La Brèche #3 Pré-commande
<p><strong>Qui sommes-nous ?</strong> </p>
<p>La Brèche est le journal du Genepi Belgique. Sa vocation est celle d’un passeur de voix. La Brèche se veut être une réelle plateforme d’expression, pour amplifier ce qui ne se laisse pas encore dire assez fort.</p>
<p>Contrairement aux acteur·rices d’une revue d’information classique ou d’une revue scientifique, nous restons activistes. Nous n’avons pas pour vocation de démêler le vrai du faux, mais bien d’élargir les perspectives, quelles qu’elles soient, et de briser progressivement les tabous qui entourent la prison.</p>
<p>Les textes recueillis ne se répondent pas forcément, et peuvent même se contredire. Ce n’est pas une erreur de choix éditorial. Mais une volonté de ne rien oublier, de ne rien amoindrir. Ces différences de perspectives soulignent la complexité de l’objet traité, le système carcéral, et les manières de le cerner. Tous les contributeurs et toutes les contributrices – détenu·es, ex-détenu·es, associations,théoriciens et théoriciennes, chercheur·ses, activistes, travailleurs et travaillleuses carcéraux, conteur·ses – ont été confrontées à la violence du système pénitentiaire. Tous et toutes sont critiques, mais chacune l’est selon une position propre et sans aucune équivalence possible. Cette différence des perspectives permet, chaque fois, un déplacement du curseur selon la manière d’être en prise avec le monde pénitentiaire.</p>
<p> </p>
<p><br />
<img alt="" src="https://djxmmoom3injc.cloudfront.net/uploads/project_image/image/687545/098df4e0-1fd8-450c-bf7b-a86d9cb0ce3a.png" width="100%" /></p>
<p>Crédits : mélanie utzmann-north</p>
<p><strong>Quels objectifs ?</strong></p>
<p> </p>
<p>Notre tâche est portée par la critique des politiques pénitentiaires, mais nous ne pouvions nous arrêter à la dénonciation. Celle-ci a sa force, mais s’arrête bien souvent aux portes des prisons. Multiplier les prises, et les manières de les dire, nous permet de mettre en avant «ce que peuvent nous apprendre les personnes incarcérées». À la lecture de ces textes, nous espérons susciter et exprimer comment les personnes incarcérées peuvent concerner celles et ceux qui sont en dehors des murs.</p>
<p> </p>
<p>Nous voulons aussi nous adresser aux personnes incarcérées. Faire entrer La Brèche dans ce monde clos, oublié, invisibilisé, qu’est la prison. Mais ce n’est pas pour apprendre quelque chose aux personnes détenues et à celles qui travaillent dans le monde carcéral. Ce que nous pouvons rendre visible, c’est la possibilité de la circulation très matérielle de leurs manières de dire la violence. Activer ainsi des expérimentations politiques entre le «dedans» et le «dehors». Finalement, montrer que nous n’oublions pas ce qui se passe derrière les portes fermées de nos prisons, et afficher notre soutien à celles et ceux qui en subissent les violences.</p>
<p> </p>
<p>Le philosophe Michel Foucault affirmait que pour connaître l’état d’une société, il fallait aller voises hôpitaux et ses prisons. Avec ce journal, nous voulons ouvrir une porte sur le monde carcéral, permettre à chacun et chacune de l’observer, pour questionner son fonctionnement, qui à son tour questionne celui de notre société. Mais il s’agit aussi de montrer que la prison, dans son extrême violence, dans son cadenassage, est un lieu où il peut se passer quelque chose. C’est-à-dire montrer les lieux, les modes sur lesquels les acteurs et actrices se réapproprient leurs capacités d’agir, les lieux où se trament des résistances et se créent des brèches.</p>
<p><br />
<img alt="" src="https://djxmmoom3injc.cloudfront.net/uploads/project_image/image/688111/577f01d6-48d5-4f90-b5d7-8dfcacb62a97.jpg" width="100%" /><br />
<br />
<strong>Quand ?</strong> Notre prochain numéro sera publié en novembre 2020 et aura pour thème la spatialité de la peine. La prison c'est d'abord un lieu, invivable, mais dans lequel on vit néanmoins (11 000 détenus et détenues en Belgique), un dispositif de contrôle dont l'organisation spatiale est très matérielle: urbanistique, architecturale, existentielle.</p>
<p>Nous y retrouverons un dossier photo de Camille Seilles sur l'implantation carcérale en milieu urbain, une critique du projet architectural de la prison par David Scheer, une analyse du paradoxe de la mobilité carcérale par Christophe Mincke, une analyse de X. sur la place des murs des prisons dans la peine, des réflexions de Fred, Rita, Nathalie et Lily parlent de l'éloignement de leur proches incarcéré, Marco, Faria, Mourad Daoudi, Clément et bien d'autres font des rapprochements entre enfermement et confinement. Le collectif des Madres lie répression urbaine et système carcéral. De nombreux dessins et illustrations accompagneront les textes.</p>
<p><img alt="" src="https://djxmmoom3injc.cloudfront.net/uploads/project_image/image/689036/8aa1358c-11e7-4d5b-b877-e8ec619f692d.jpg" width="100%" /><br />
Crédits : Anton Henne</p>
<p>La revue fonctionne à partir du prix libre que nous récoltons au gré des événements et de notre diffusion (librairies, lieux culturels, lieux militants, etc.). Nous avons reçu une bourse de l'ULB, ainsi que de la Fondation Marius Jacob. Par ailleurs, Bruxelles Laïque, association engagée depuis longtemps dans la critique du projet carcéral nous soutient activement pour l'envoi des revues dans toutes les prisons francophones de Belgique. </p>
<p><img alt="" src="https://djxmmoom3injc.cloudfront.net/uploads/project_image/image/688113/941dd230-16ec-4d2b-a820-347bedda19ca.jpg" width="100%" /><br />
Opération diffusion des revues dans les prisons francophones de Belgique. <br />
<br />
Malgré ces soutiens vitaux, nos coûts de productions sont importants. Une revue coûte plus ou moins 6 euros et nous imprimons plus de 1000 exemplaires. Le comité éditorial est entièrement constitué de bénévoles et nous rémunérons certain·es contributeurs·rices, la graphiste et les illustrateurs·rices. Nous sommes donc constamment à la recherche de nouveaux soutiens économiques pour que La Brèche continue. </p>
<p>Pour l'instant la récolte de prix libres, les dons, les aides ponctuels, les soirées de soutien et les lieux d'accueil (lieux militants, librairies, etc.) nous ont permis de tenir, mais les derniers événements ont mis un frein important à notre diffusion. </p>
<p><img alt="" src="https://djxmmoom3injc.cloudfront.net/uploads/project_image/image/688114/335f6890-d186-4491-b16f-912be926d9ce.jpg" width="100%" /></p>
<p>Diffusion en librairie</p>
<p><br />
<strong>Cette première campagne de pré-commande nous permettra d'anticiper nos coûts de productions ainsi que nos besoins en termes de diffusion. Nous sommes déjà entrain de penser au quatrième numéro.</strong></p>