"Chansons à boire", premier recueil d'H. Mériadec
PRÉFACE On n’envie jamais les gens tristes. On les remarque... Ils portent en eux une musique inutile. Et leur silence nous frôle comme un rire qui s’éloigne. Les gens tristes passent. Pudiques. S’en vont, reviennent... Ils ne s’apitoient pas : ils s’absentent. Ils disparaissent poliment de la vue. — Les Parapluies d’Erik Satie, Stéphanie Kalfon Nous batterons des ailes, et nous volerons bourrés Nous mangerons des pommes envenimées, et nous cracherons le mal comme un pépin Nous serons sincères comme jamais, et nous serons beaux pour ça ! — « Je suis venu vous voir », Mano Solo Je fais face à un pré. Ce pré, c’est H. Mériadec dans toute son étendue. Cette étendue, c’est tout ce que H. Mériadec est, n’est plus, n’est pas mais pourrait être, n’est pas et refuse d’être. Ce tout, c’est un mystère qui s’ouvre comme une huître, mais qui ne se dévoile pas. Ce mystère, c’est H. Mériadec dans toute sa profondeur. H. Mériadec est un phénomène/phonème-mètre/phono-mère. À proprement parler, il est le double de Ziggy Stardust : seulement, il fait des rimes et dissèque des parapluies sur une machine à recoudre les cœurs. Sa poésie est un medley d’alcool, de musique, de corps, de climat, de suicide, de drogue, d’anarchisme et de mémoire. Les forêts brûlent, Elisabeth Borne fait passer son énième 49.3, Irene Cara est morte et Yoko Ono a 90 ans ; pourtant, en martien inconnu et sans âge, H. Mériadec écrit encore – en salade de bruits, en unique cordeau, en peinture orale, peut-être, mais il écrit. Ovni largué en plein sur le terrain de la poéture contemporaine comme une fourmi perdue sur un gâteau antarctique, H. Mériadec se singularise par un langage distinct et propre – bas les pattes, la prose désossée, les retours à la ligne aléatoires et les clins d’œil hermétiques : l’intellectualisme stérile est mort, vive les rimes riches, les références populaires et le véritable chant de la langue. H. Mériadec est un être fêlé/prêtre scellé/sceptre enterré. À vraiment le comprendre, il est fragile comme un vase de porcelaine : boys do cry. Sa poésie respire la rage de vivre et de se détruire, de devenir et de repartir en arrière. L’Iris de ses yeux, c’est le souvenir de départs et de retraites, de rechutes et de déroutes, mais aussi d’amants et d’amis, d’amertume et d’amarre. De tout ce désordre, il tire des trucs par gerbe, des mots viscéraux et sans filtre, gribouillés dans l’automatisme et l’ivresse. Face à un monde qu’il ne comprend pas et qui ne le comprend pas, il s’improvise conquistador, fils de plume, poétiseur des lundis méchants et des silences à bout de souffle. Comme un hibou aux pupilles démesurées et sans sommeil, H. Mériadec déroule le génie d’une absence sans fond dans des phrases impolies, cabossées, irrévérencieuses, racornies et brutes. Dans son apocalypse personnelle, il se refuse à la sacro-sainte décence et à l’intouchable civilité : au contraire, il les piétine allègrement. H. Mériadec est un paradoxe. Il se vend et se dénude, mais en même temps se referme comme une coquille pleine. Il s’illumine, fantasque et excentrique, mais en même temps s’efface et s’évapore comme un regard arraché. Le mystère H. Mériadec restera intact, mais peut-être que ces songs of love and hate pourront contribuer à l’éclairer un peu. Chloé Derain (https://linktr.ee/chloederain)
Je dédie cette collecte à tsunsebby et à Arthur Soury (1994-2023). Peut-être que ce livre exorcisera mes démons et me rendra plus chat noir que soury blanche. Cette collecte servira à payer en partie les impressions de mon recueil (en gros, à couvrir une partie de mes pertes). Elle ne me rendra jamais riche, mais m'aidera à ne pas me rendre interdit bancaire après avoir réalisé mon rêve (publier un livre). Je suis un humble poéteur, je fais des chansonnettes débiles et d'autres avec de la mythologie comparée. Parfois, je cite Eluard, souvent je cite Soan ou Mano Solo. Bref, je m'exprime, aidez-moi à être compris. Quelques petits vers de mirlitons n'ont jamais fait de mal à personne : je souhaiterais bien plus me rapprocher des chansonniers du XIXème, des Brassens, des Cabrel et des Renaud que des Poètes de Poésie avec des grands P, qui font de la théorie absconse en oubliant leurs sens. J'ai mis tout mon coeur dans ce bouquin. N'hésitez pas si vous connaissez mon travail ou ma personne à partager cette page avec d'autres, le bouche-à-oreille fera tout. Ce recueil raconte donc ma vie de septembre 2019 à février 2023. Je remercie Chloé Derain pour avoir supporté mon immaturité émotionnelle et m'avoir encouragé à suivre ma voie malgré la mode et les injonctions des autres. Il s'agit d'une grande artiste intègre. Il s'agit de l'oeuvre majeure de ma jeune vie et je vous assure que vous n'aurez sans doute jamais lu de recueil comme ça. Il ressasse, lancine, ritourne et rime pour soudain se fracasser sur un OVNI poétique qui ne fait pourtant que vous replonger dans des sentiments familiers. Détestez-le ou aimez-le, mais lisez-le : il s'agit d'un futur classique de la littérature française, et vous ne voudriez pas passer à côté. H. Mériadec