<p>Cher Kissbankers,</p><p>Vous avez cru à notre projet depuis le début, et vous avez eu raison : la fusée « Exoplanètes » (ce sera le titre du livre) s'approche de son pas de tir ! Bien sûr, comme dans tout projet spatial qui se respecte, nous avons pris un peu de retard : à l'heure où j'écris ces lignes, il y encore, quelque part dans Paris, un éditeur qui trépigne en attendant ses derniers textes (Laurent, si tu me lis...). Toutes nos exoplanètes sont écrites, décrites, et peintes, mais j'ai besoin de quelques jours encore pour peaufiner l'explication des méthodes que nous avons utilisées. Par conséquent, plutôt qu'en mars, <strong>le livre paraîtra en mai</strong>.</p><p> </p><p><img alt="Dscn4536-1519995910" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/492190/DSCN4536-1519995910.jpg"></p><p> </p><p>L'exploration du monde des super-Terres et des plus petites planètes nous a réservé quelques belles surprises. Certaines, il faut bien le dire, nous ont aussi donné pas mal de fil à retordre. Qui aurait cru qu'il serait si difficile – même pour les spécialistes – de simplement définir la couleur du ciel sur une planète comme la Terre, mais <strong>autour d'une autre étoile</strong> ? Parfois, le passage de la donnée scientifique (par exemple un spectre, comme celui ci-dessous) à l'illustration peinte a été compliquée. La table de travail de Manchu en témoigne : il a fallu en écraser des tubes de peinture !</p><p> </p><p><img alt="Kkbb_03_18-1519995870" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/492189/KKBB_03_18-1519995870.jpg"> </p><p>Blague à part : ce fut un long travail, difficile dès lors que nous avions choisi de <strong>concilier la rigueur scientifique à une certaine esthétique</strong>, mais ce fut surtout un travail parfaitement enthousiasmant.</p><p>Maintenant que notre voyage s'achève, le vôtre va bientôt commencer. Nous espérons qu'en chemin vous retrouverez cet enthousiasme que nous avons semé...</p><p>David Fossé</p><p> </p><p><strong>Post-Scriptum :</strong> Nous voulons évidemment faire vivre ce livre au-delà du jour de sa parution. Nous sommes donc en train de réfléchir à une exposition itinérante que nous pourrions monter à partir des images de Manchu et de mes textes. Par ailleurs, nous irons faire ça et là quelques conférences et/ou séances de dédicaces (rendez-vous, d'ores et déjà, au Festival de Fleurance début août !). Si vous pensez à des lieux susceptibles d'être intéressés par le subtil cocktail entre science (surtout) et science-fiction (un peu) que nous avons concocté – et si bien sûr il vous a plu – n'hésitez pas à nous en faire part.</p><p> <img alt="Dscn4504-1519995793" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/492188/DSCN4504-1519995793.jpg"></p>
Exoplanètes - le livre illustré, par D. Fossé et Manchu
Faites décoller le premier livre pour voyager dans l’extravagant monde des exoplanètes, de D Fossé et l'illustrateur de SF Manchu
Successful
101
Contributions
02/22/2017
End date
€5,315
Out of €4,000
132 %
The publications
<p><strong>Manchu et moi avons terminé la première partie du livre.</strong> Mais il reste beaucoup à faire et le temps passe décidément trop vite !</p><p><img alt="D-1504895734" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/449441/d-1504895734.jpg"></p><p>Je savais que la description des planètes extrasolaires demanderait un gros travail de synthèse. Je ne suis pas déçu. Les informations sont éparpillées dans les articles scientifiques, et pour chaque exoplanète que nous nous proposons de représenter il faut partir à l'aventure dans la jungle des thèses, des revues et des colloques de la discipline. Le risque est évidemment de s'y perdre, alors je ne quitte pas des yeux ma boussole : récupérer des informations utiles qui pourront servir à Manchu, qui m'attend en lisière de la jungle avec ses pinceaux.</p><p>Parfois, je ramène quelques belles pièces de mes explorations, comme cette évocation d'un coucher de soleil tout à fait étonnant sur une géante gazeuse surchauffée. Ou cette plongée dans ce qui pourrait être un anneau autour d'une planète extrasolaire. Mais je n'ai que mes mots pour donner des indications à Manchu, ou parfois un schéma (un gribouillis que j'ose d'ailleurs à peine lui montrer !). Commence alors le plus difficile sans doute : traduire cela en une illustration à la fois belle et scientifiquement plausible.</p><p>Manchu commence par un croquis, qui fixe le cadrage, la composition. En général, on voit d'emblée ce que ça va donner. Parfois je pinaille : il faudrait déplacer cette étoile, changer la taille de cette planète... Il fait ensuite un rough, c'est-à-dire une vue aux pinceaux, très enlevée, qui fixe les teintes. Soyons clairs : si les couleurs des étoiles sont faciles à déterminer, on a rarement une indication fiable sur la couleur des planètes. Alors on extrapole à partir de ce que l'on connaît, où on s'appuie sur les principes de l'optique. Parfois, on triche, car sinon on ne verrait rien. Quoi qu'il en soit, dans le livre nous expliquerons toujours nos choix.</p><p>Certaines planètes nous ont donné du fil à retordre. Il a parfois fallu refaire entièrement une illustration ! Je ne nommerai pas ces planètes ici, mais peut-être que nous mettrons dans le livre leurs différentes versions. Ce n'est pas décidé...</p><p>En attendant, il nous faut avancer . Les super-Terres nous attendent... Allez, on y retourne !</p><p><em>Et voici quelques roughs...</em></p><p><img alt="A-1504895702" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/449439/a-1504895702.jpg"><img alt="C-1504895716" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/449440/c-1504895716.jpg"><img alt="B-1504895686" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/449438/b-1504895686.jpg"></p>
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<img alt="Image_du_projet_3-1487666293" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/395531/image_du_projet_3-1487666293.jpg" /></p>
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Encore une fois, merci infiniment à tous ceux qui ont participé au succès de ce crowdfunding pour leur soutien et leurs encouragements.</p>
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<strong>S’il reste des retardataires…</strong> c’est vraiment la dernière ligne droite s’ils souhaitent s'offrir un exemplaire dédicacé ! alors n’hésitez pas à diffuser encore ce projet autour de vous jusqu’à demain matin.</p>
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Rendez-vous ensuite en librairie en en mars 2018, David et Manchu sont d’ores et déjà en route…</p>
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<strong>L'échéance approche et nous ne sommes plus très loin du but. On croise les doigts ! </strong></p>
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<img alt="Corot_7b-volcan_kkbb-1487059849" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/393364/Corot_7b-volcan_KKBB-1487059849.jpg" /></p>
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Ces derniers jours, nous avons joué avec l'hypothèse du volcanisme potentiel de Corot-7b. Il y a au moins deux raisons qui rendent crédible l'hypothèse d'un volcanisme actif sur cette planète.</p>
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La première a été évoquée dans le post du 30 janvier. C'est la proximité de la planète Corot-7c. Avec ses 8 masses terrestres, elle exerce une force gravitationnelle non négligeable sur sa sœur, dont elle n'est parfois séparée que de 4 millions de kilomètres (environ dix fois la distance Terre-Lune). Cette force qui varie en intensité en fonction de la position respective des planètes provoque une déformation variable de Corot-7b, qui se trouve en quelque sorte malaxée en permanence. Ce pétrissage échauffe le cœur de la planète et alimente son volcanisme.</p>
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La deuxième raison qui rend le volcanisme probable sur Corot-7b est sa masse. Avec ses 7 ou 8 masses terrestres, elle entre dans la catégorie des « super-Terre » (on pourrait tout aussi bien dire « super-Vénus », d'ailleurs… mais c'est une autre histoire !). Or si l'on en croit Diana Valencia, Richard O'Connell et Dimitar Sasselov, de Harvard, la tectonique des plaques est d'autant plus aisée sur une planète rocheuse que sa masse est importante.</p>
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Dans la vue publiée le 7 février, Manchu a suggéré l'existence d'une activité volcanique par la présence d'une rivière de lave. Sur ses nouvelles esquisses, dont celle qui est présentée ici, il joue plutôt avec des coulées de lave anciennes, vues de beaucoup plus près. On se demande aussi à quoi pourrait ressembler un volcan… Alors pourquoi ne pas en montrer carrément un ?</p>
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<strong><span style="font-size: 9pt; line-height: 107%; font-family: Arial, sans-serif;">72 %</span></strong><strong> aujourd'hui, merci !</strong></p>
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Allez, on vous embarque sur Corot-7b. Enfin... Pas tout à fait : vous la survolez de très près. Manchu trouvait que le cadrage serait plus intéressant ainsi, compte-tenu de tout ce qu'il avait à montrer... <span style="font-family: Wingdings; font-size: 9pt;">J</span></p>
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<img alt="Corot_7b-surface_kkbb-1486494110" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/391417/Corot_7b-Surface_KKBB-1486494110.jpg" /></p>
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<strong>Nous avons choisi de nous placer près du terminateur</strong>, c'est-à-dire dans la zone où, vue de la planète, l'étoile disparaît derrière l'horizon. L'emploi du verbe « disparaître » peut laisser penser que, sur Corot-7b comme sur Terre, le soleil se lève et se couche. Mais c'est faux ! Souvenez-vous (cf. Actu 1) : Corot-7b présente toujours la même face à son soleil. Du coup, vu du sol de la planète, celui-ci est toujours fixe dans le ciel. On peut tout à fait le contempler depuis un endroit où il est perpétuellement au ras de l'horizon, juste assez masqué pour que l'on puisse contempler ses belles protubérances, comme pendant une éclipse...</p>
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<strong>Evidemment, si le spectacle est si imposant, c'est parce que Corot-7b ne possède pas d'atmosphère.</strong> S'il y en avait une, elle nous éblouirait certainement en diffusant la lumière de l'astre. Nous ne verrions qu'un ciel blanc (ou plutôt bleu ?), sans protubérances ni étoiles. La majesté de la scène est aussi due au fait que Corot-7b tourne très très près de son étoile. Celle-ci a beau être légèrement plus petite que le Soleil, elle paraît 60 fois plus grosse que lui dans le ciel de Corot-7b !</p>
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<strong>Dans la région proche du terminateur, la température au sol chute assez rapidement. </strong>En même temps, entre les parties du sol qui sont éclairées et celles qui sont constamment plongées dans l'ombre, les contrastes de températures sont probablement très forts. Si en plus la planète est volcanique (ce que Manchu suggère par une rivière de lave), il n'y a aucune raison de penser que cette baisse de température est homogène. Allez, soyons francs : sur Corot-7b, nous aimerions bien pouvoir nous poser là où le soleil se couche perpétuellement...</p>
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<strong>La dernière touche au tableau, c'est Corot-7c. </strong>Discrète jusqu'ici, on peut la voir franchement sur cette vue du sol. Nous ne connaissons pas la taille de Corot-7c, seulement sa masse qui est comparable à celle de Corot-7b. En faisant l'hypothèse que les deux planètes ont la même taille, il est possible d'estimer le diamètre apparent de Corot-7c dans le ciel de Corot-7b lorsque les deux planètes, comme ici, sont les plus éloignées l'une de l'autre. Réponse ? Environ un quart de la pleine Lune.</p>
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<em>Un des crayonnés préparatoires </em></p>
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<img alt="Crayonn__corot_7b_surface-1486545332" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/391576/crayonn__Corot_7b_surface-1486545332.jpg" /></p>
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Manchu et moi nous sommes dits que ce serait bien de vous donner une idée de la façon dont nous allons travailler sur les illustrations du livre. Nous pouvons vous raconter comment ça s'est passé pour notre premier essai : l'exoplanète Corot-7b vue de l'espace. C'est cette vue-là :</p>
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<img alt="Image_du_projet_2-1485767457" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/388300/image_du_projet_2-1485767457.png" /></p>
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Évidemment, nous n'avons pas choisi cette planète par hasard. C'est la première planète rocheuse à avoir été démasquée (en deux temps : par un satellite français puis une équipe suisse) et c'est aussi l'une des plus surprenantes exoplanètes que l'on connaisse. Elle est 7 fois plus massive que la Terre, 70 % plus grande, et tourne 60 fois plus près de son étoile que la Terre du Soleil ! Résultat : sa température au sol peut dépasser les 2 000 °C…</p>
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<strong>Pour se faire une idée de ce à quoi elle pourrait ressembler, il faut commencer par se plonger dans les publications scientifiques.</strong> Les « sources primaires », comme on dit. Celles qui sont spécifiquement consacrées à Corot-7b, mais aussi les publications un peu plus générales qui traitent des « super-Terres chaudes » comme elle.</p>
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<strong>Il en ressort qu'il est très probable que Corot-7b présente toujours la même face à son soleil </strong>(comme la Lune pour la Terre). Il est très probable aussi qu'elle ne possède pas d'atmosphère. Conséquence : même si sa face « jour » est incandescente, sa face « nuit » est glaciale ! Voilà une planète où il peut faire 2 000 °C d'un côté, et -200 °C de l'autre. Intéressant…</p>
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À 2 000 °C, c'est entendu : la surface est totalement liquide. Il faut s'imaginer, sous le soleil au zénith de Corot-7b, un océan de lave d'où même les métaux sont vaporisés. Ce qui est amusant, c'est que ces métaux pourraient bien se condenser aux dessus des zones moins chaudes (où le soleil est plus bas sur l'horizon), pour retomber en « neige » sur la planète. Quelles couleurs auraient ces neiges ? Aucune idée. <strong>Après un coup de fil à un planétologue américain</strong>, auteur de l'une des études sur lesquelles on s'est appuyé,<strong> j'ai réalisé que même la lave avait peut-être une couleur différente sur Corot-7b ! </strong>Une chose était claire en tout cas : la large zone de transition entre le jour et la nuit sur cette planète (due au fait que le soleil là-bas a un diamètre cinquante fois plus grand dans le ciel que sur Terre !) offrait toute une palette de possibilités quant aux couleurs et aux textures du sol.</p>
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<img alt="Corot-7b_rough-1485767949" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/388302/Corot-7B_rough-1485767949.jpg" /></p>
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Manchu était déjà au boulot, cherchant le meilleur cadrage depuis l'espace et depuis le sol pour représenter cette planète « <em>assez dingue</em> », lorsque <strong>après discussion avec un autre chercheur (français cette fois), j'ai réalisé qu'il n'était pas aberrant de s'inspirer en partie de Io, le satellite de Jupiter</strong> qui tire ses jolies couleurs de ses volcans de soufre.</p>
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Il se trouve, d'ailleurs, que Corot-7b possède peut-être des volcans. Ils ne seraient pas entretenus, comme on pourrait le croire, par la proximité de l'étoile, mais par la <strong>présence d'une autre planète dans le système : Corot-7c. </strong>Nous n'en savons pas grand-chose, si ce n'est qu'elle tourne aussi très près de son étoile, un peu au-delà de Corot-7b, et qu'elle possède à peu près la même masse que sa planète sœur. Son existence, c'est un peu la cerise sur le gâteau pour nous. <strong>C'est elle qui éclaire la face de Corot-7b plongée dans la nuit… et permet ainsi à Manchu de nous la montrer !</strong></p>
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