Légion étrangère : l'histoire étonnante du sergent Mairken
<p>Réalisateur pour la télévision depuis une vingtaine d’années, je me suis toujours demandé ce qui avait bien pu pousser mon grand-père à abandonner du jour au lendemain sa femme et ses trois fils pour s’engager dans la Légion étrangère à l’aube des années 50.</p>
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<p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/539642/Jacques_portrait__2_-1536067826.jpeg" width="100%" /></p>
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<p>Qu’avait-il fait de si terrible pour agir ainsi ? Ou bien que fuyait-il ? Inconsciemment, cette volonté adolescente de découvrir un jour la vérité qui se cachait derrière cette énigme familiale avait largement alimenté mon désir de devenir journaliste.</p>
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<p>Mais ce n’est qu’à la fin des années 2000 qu’un concours de circonstances m’a enfin permis de démarrer cette enquête qui allait occuper plusieurs années de ma vie.</p>
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<p>En l’espace de quelques semaines, j’ai découvert que mon grand-père s’était engagé dans la Légion sous le pseudonyme de Jacques Mairken et qu’il avait été frappé de plein fouet par un obus de mortier juste avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 27 juillet 1954, devenant ainsi le dernier légionnaire tué au combat de la guerre d’Indochine.</p>
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<p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/539643/Mairken_Jacques_nomme__caporal-chef-1536067860.jpeg" width="100%" /></p>
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<p>Beaucoup plus surprenant, certains documents de son dossier militaire de la Légion étrangère laissaient entendre qu’il s’était engagé comme pilote de chasse au sein de la RAF quelques années plus tôt, en pleine Seconde Guerre mondiale, et qu’il avait même participé à la célèbre Bataille d’Angleterre avant de rejoindre les rangs de la Résistance.</p>
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<p>Ce parcours étonnant, l’un de ses camarades légionnaires s’en était inspiré pour écrire un roman remarqué, <em>Arken ou la vie antérieure</em>, publié chez Julliard au début des années 60. Arken n’était autre que Mairken, évidemment. L’auteur, un certain José Martinez, fut même invité par le célèbre Pierre Desgraupes dans l’émission <em>Lectures pour tous</em>, première tribune littéraire de l’histoire de la télévision.</p>
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<p>Manifestement, ce Martinez avait bien connu mon grand-père. Il connaissait lui aussi son passé de pilote de chasse, même si son livre s’intéressait surtout à l’histoire d’amour qu’il avait connue avec une jeune médecin prénommée Raymonde. Cette femme avait-elle réellement existé ? Mystère. Martinez étant décédé, il ne pouvait plus répondre à mes questions.</p>
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<p>Et elles étaient nombreuses, pourtant ! Car tout semblait indiquer que mon grand-père avait effectivement vécu une vie des plus rocambolesques. Mais qu’y avait-il de vrai dans tout cela ? Où se situait la frontière entre réalité et fiction ?</p>
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<p>C’est pour le savoir que j’ai entrepris cette longue contre-enquête, en exhumant d’abord tous les documents civils et militaires qui me permettraient d’en apprendre davantage sur ce singulier personnage, puis en ravivant la mémoire de celles et de ceux qui l’avaient connu. Mes investigations m’ont finalement permis de retrouver la fameuse Raymonde, qui avait bel et bien existé, près de soixante ans après les faits. C’était elle, la clé de l’énigme. Elle savait tout.</p>
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<p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/539644/Mairken_Jacques__avec_Raymonde_Luc_-1536067900.jpeg" width="100%" /></p>
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<p>C’est donc grâce à cette femme que j’ai enfin pu obtenir la réponse à cette question qui me hantait depuis des années : quelle impérieuse nécessité avait bien pu pousser ce père de famille à vouloir disparaître coûte que coûte, jusqu’à abandonner ses trois enfants du jour au lendemain ?</p>
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<p>Parallèlement à mes recherches, plus je progressais, plus les sollicitations pour transformer cette aventure personnelle passionnante en projet professionnel pour la télévision se faisaient pressantes. « Il faut absolument que tu en fasses un documentaire ! » me suis-je souvent entendu dire. Mais ce n’est pas ce que je voulais. Je désirais rester libre de toute obligation pour raconter cette histoire telle que je l’ai vécue.</p>
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<p>Pour la même raison, j’ai rapidement renoncé à chercher un éditeur pour la publier. Il aurait fallu la réécrire entièrement en la délestant de nombreux passages et, surtout, en supprimant la plupart des illustrations (photos et documents d’archives) que j’avais mis si longtemps à récupérer puis à mettre en page pour en agrémenter la lecture.</p>
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<p>Si je fais appel à un financement participatif aujourd’hui, c’est précisément pour que ce livre puisse exister tel que je l’ai voulu. Jusqu’à présent, je me contentais d’en imprimer des exemplaires sur une petite imprimante à jets d’encre maison. Les versions n’ont cessé de se succéder au gré des nouvelles découvertes que je pouvais faire. Et le résultat de ces impressions maison, très onéreuses, était toujours assez médiocre.</p>
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<p>Il est temps pour moi de clore ce chapitre en réunissant de quoi faire imprimer correctement une cinquantaine d’exemplaires, voire davantage selon la générosité des donateurs. De cette façon, le texte sera définitivement figé, ce qui me permettra d’enfin passer à l’étape suivante de cette aventure : l’écriture d’un scénario de long-métrage pour raconter autrement l’étonnante destinée du sergent Maiken.</p>
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<p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/539645/Jacques_Mairken__Cendrier__2012_-1536067933.jpeg" width="100%" /></p>
<p>Cet ouvrage, à la fois volumineux et riche de très nombreux documents d'archives en couleur, se révèle particulièrement onéreux à faire imprimer.</p>
<p><strong>Le but de cette collecte que je percevrai personnellement</strong> est de <strong>réunir un budget minimum de 2600 euros</strong>, qui me permettra de commander une cinquantaine d'exemplaires pour un coût de revient d'environ 52 euros l'unité.</p>
<p>En dessous de cette somme, le coût de revient reste exorbitant (environ 75 euros pour une trentaine d'exemplaires seulement).</p>