TUVA
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<strong>Voilà, c'est terminé. Nous avons réussi à dépasser les objectifs que nous nous étions fixés et nous allons, grâce à vous tous, pouvoir continuer notre travail. Ce n'est que le début et beaucoup de chose restent à faire d'ici au grand départ mais c'est vous qui les rendez possible alors merci ! À vous tous et aux gens de kisskissbankbank !</strong></p>
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<strong>En attendant notre retour, vous pourrez nous regarder attraper froid en passant, de temps à autres, par ici : </strong></p>
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<strong><a href="http://alongdistancecommunication.tumblr.com/" target="_blank">http://alongdistancecommunication.tumblr.com/</a></strong></p>
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<strong>À très bientôt !</strong></p>
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="304" src="//cdn.embedly.com/widgets/media.html?src=http%3A%2F%2Fplayer.vimeo.com%2Fvideo%2F120380296&wmode=opaque&src_secure=1&url=https%3A%2F%2Fvimeo.com%2F120380296&image=http%3A%2F%2Fi.vimeocdn.com%2Fvideo%2F508179037_1280.jpg&key=ff2702755d9749cda571c6d6c2f3eb46&type=text%2Fhtml&schema=vimeo" width="540"></iframe></p>
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TUVA est un voyage qui commence à <strong>Kyzyl, centre de l’Asie</strong> et capitale bétonnée de la république de Tuva.<strong> La république de Tuva est un territoire situé à l’extrême sud de la Sibérie.</strong> Fort d'une <strong>histoire coloniale complexe</strong>, le peuple touvain reconstruit, après soixante années de pressions et d'occupation russe, ses gestes et ses pratiques, son identité et sa culture. Il les reconstruits notamment dans le maintien d'une tradition de <strong>chant diphonique</strong> dont la forme et l'histoire portent une grande part de la communauté touvaine.</p>
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Nous sommes trois artistes portés par un véritable intérêt et un profond respect pour cet endroit et pour ce peuple, <strong>pour son histoire</strong> et pour ses pratiques. Nous souhaiterions, non pas rendre compte de ce que nous pourrions comprendre mais interroger dans des <strong>formes ouvertes</strong> l'actualité de cette histoire et la façon dont <strong>les problèmes qu'elle pose là-bas nous regardent, ici. </strong></p>
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À notre retour, avec les images et les sons que nous aurons récoltés, avec les rencontres que nous aurons provoquées et avec les entretiens que nous aurons menés, nous réaliserons <strong>une série d'édition vidéo, photographique et sonore</strong> destinées à être diffusé dans des expositions individuelles et collectives, <strong>auprès de vous et auprès de nos autres partenaires. </strong></p>
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<img alt="Colonisation4-1425037640" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/167542/COLONISATION4-1425037640.jpg"></p>
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Werner Herzog s’en étonne dans Manuel de survie, il y-a beaucoup de défenseurs des espèces d’animaux et de plantes en voie de disparition, bien moins en ce qui concerne les langues lorsqu’elles suivent le même chemin. Il raconte ainsi l’histoire de cet homme dans une maison de retraite et dont plus personne nulle part ne parle la langue. Il est le dernier. Étranger, trop âgé pour avoir la force d’apprendre, son quotidien est rythmé par l’intérêt, très vif, qu’il porte au distributeur de soda de l’établissement. Le personnel s’amuse un peu de le voir collectionner les piécettes pour une boisson ; elles font beaucoup de bruit quand il marche.</p>
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Cet épisode appelle de façon très minimale à penser l’actualité d’une histoire coloniale où ce que l’ethnologie nomme l’autochtone découvre, souvent dans la violence, une culture étrangère qui finira par s’imposer complétement. Par imposer ses gestes, ses corps et, pour finir d’intégrer l’étranger, par imposer sa langue. Parce qu’elle est une autre manière de dire le monde, chaque langue nous renseigne sur ceux qui la parlent. Le drame, écrit Herzog, c’est que dans la langue qui disparait, c’est un monde qui meurt.</p>
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<img alt="Decolonisation4-1425037675" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/167543/DECOLONISATION4-1425037675.jpg"></p>
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En république de Tuva, ce qui s’est passé est un peu différent des histoires que l’Occident connait.</p>
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De 1921 à 1990 l’U.R.S.S. a administré et occupé le territoire touvain. L’U.R.S.S. y a imposé de nombreuses mesures répressives visant à l’intégration culturelle des populations locales. Entre autres mesures, l’interdiction du chamanisme et des techniques de chant diphonique qui en accompagnent les rituels, ont étés très violentes. Ce n’est qu’au début des années 1990 que, bien que faisant partie de la fédération de Russie, la république de Tuva a pu déclarer sa souveraineté. Depuis, certains parmi les touvains avides de reformuler ce qui a disparu sous l’occupation viennent chercher leur histoire dans les savoirs universitaires occidentaux. Ce qui est problématique puisque ces savoirs ne sont ni le réel ni leur histoire. Ils sont sujet à discussion, l’histoire des savoirs le montre, ce sont des postures.</p>
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La culture touvaine est marquée par une forme issue de ces traditions réprimées. Une technique de chants diphoniques propre aux peuplades turco-mongoles qui, avant les russes, parcouraient les steppes sibériennes et qui permet, avec une seule gorge, de produire deux notes simultanément. Une technique corporelle curieuse et, pour nous, infiniment lointaine. Elle semble renvoyer, comme en écho, à la bipolarité de l’histoire récente de la république de Tuva : Une histoire immémoriale mais tenue à distance par l’empreinte coloniale. Mais aussi une histoire étrangère à ses gestes qui sont réifiés, réinventés par l’ethnomusicologie occidentale et travaillée par le fantasme d’un Orient coloré exporté de bon gré par la Mongolie. Loin d’être une pratique marginale en république de Tuva, ces chants diphoniques sont employés très souvent et marquent d’innombrables temps ordinaires ou extraordinaires de la vie touvaine : du rituel chamanique qui, dans une étrange relation de subordination, à la clinique chamanique de Kyzyl et sous la direction d’une médecine moderne habilitée, est destiné à soigner d’un mal, jusqu’aux chants qui n’accompagnent et ne rythment que la marche et l’attente. Avec ces chants, comme forme d’après la décolonisation, les touvains produisent peut-être les mots d’une autre histoire.</p>
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<img alt="Editions-1425123789" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/167890/Editions-1425123789.jpg"></p>
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Nous suivrons un fil, celui des chants diphoniques, depuis Kyzyl vers les steppes sibériennes. Pendant que nous enregistrerons, nous devrons faire très attention à la façon dont nous le ferons. De même, au retour, le montage posera une vraie question.</p>
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La forme pourrait être celle d’un documentaire filmique mais nous souhaitons ne pas prendre le risque d’adopter une posture surplombante, par exemple, celle héritée d’un cinéma qui vient des sciences sociales. Le cadrage est déjà un choix, il n’y-a pas d’objectivité. Nous pensons en revanche qu’il est possible de chercher et de construire autrement. D’Aby Warburg à Wallid Raad, les exemples d’archives qui interrogent leurs propres processus de montage et d’apparition ne manquent pas. Et, finalement, ce n’est que ça, inquiéter, dans nos rapports aux images, aux sons et au montage, nos rapports à l’étranger. C'est pourquoi nous parlons d'éditions et non de documentaire, qu'il soit filmique ou autre.</p>
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<strong>Nous partons du 1 juillet au 31 aout. Notre objectif et de finir la production des éditions vidéo, photographique et sonore d'ici à fin 2015. </strong></p>
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<strong>Plus d'infos /</strong></p>
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<strong><a href="http://tuva-project.info/" target="_blank">Site internet du projet</a></strong></p>
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<strong><a href="http://tuva-project.info/pdf.pdf" target="_blank">Télécharger le dossier complet</a></strong></p>
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<img alt="40476278-1426272446" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/173313/40476278-1426272446.jpg"></p>
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<strong>Ressources documentaires /</strong></p>
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<em>Dans la Taïga céleste</em> de Jil Silberstein /</p>
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<a href="http://www.albin-michel.fr/Dans-la-taiga-celeste-EAN=9782226168320" target="_blank">http://www.albin-michel.fr/Dans-la-taiga-celeste-EAN=9782226168320</a></p>
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<em>La conquête de l'Est</em> de Michael Khodarkovsky /</p>
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Chez votre libraire !</p>
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<em>Genghis Blues</em> de Paul Pena /</p>
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<a href="https://www.youtube.com/watch?v=s8Lr_27MkzA" target="_blank">https://www.youtube.com/watch?v=s8Lr_27MkzA</a></p>
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Chant diphonique touvains sur Ubuweb /</p>
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<a href="http://www.ubu.com/ethno/soundings/tuva.html" target="_blank">http://www.ubu.com/ethno/soundings/tuva.html</a></p>
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<em>Werner Herzog, Manuel de Survie - entretien avec Hervé Aubron et Emmanuel Burdeau</em> aux éditions Capricci /</p>
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<a href="http://www.capricci.fr/werner-herzog-manuel-survie-48.html" target="_blank">http://www.capricci.fr/werner-herzog-manuel-survie-48.html</a></p>
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<em>Tuva or bust !</em> de Ralph Leighton /</p>
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<a href="http://books.google.fr/books/about/Tuva_Or_Bust.html?id=eDL697nY3UwC&redir_esc=y" target="_blank">http://books.google.fr/books/about/Tuva_Or_Bust.html?id=eDL697nY3UwC&redir_esc=y</a></p>
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<em>The Atlas Group</em> de Wallid Raad /</p>
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<a href="http://www.theatlasgroup.org/" target="_blank">http://www.theatlasgroup.org/</a></p>
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<img alt="Nous_rencontrer-1425039035" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/167561/NOUS_RENCONTRER-1425039035.jpg"></p>
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<strong>Mathieu Arbez Hermoso</strong> | Artiste & Initiateur du projet TUVA Mathieu Arbez-Hermoso est né en 1984. Après des études de droit, il étudie à l’école supérieure d’art de Toulon puis à l’école supérieure d’art de Dijon. Intéressé par la linguistique et nos rapports aux champs de savoirs, il construit son travail autour d'une critique lexicale des pratiques artistiques et historiques contemporaines. Sans médium de prédilection, il explore cette problématique en l’articulant à des notions telles que la facticité, l’originalité, la reprise, la version, la reproduction, la traduction, la transcription, la transposition, la répétition, l’accumulation, la collection, etc.</p>
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<strong><a href="http://www.mathieu-arbez-hermoso.net/" target="_blank">http://www.mathieu-arbez-hermoso.net/</a></strong></p>
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<strong>Gaëlle Le Floch</strong> | Artiste, vidéaste et photographe Gaëlle Le Floch est née en 1986. Elle étudie à l’école supérieure d’art de Toulon avant d’entamer une série de voyages dont elle ramène des photographies et des vidéos interrogeant, comme si l’habitude habillait, la part de violence diluée portée dans le quotidien occidental. Elle nous aidera pour les choix difficiles et pour tout ce qui concerne les prises de vue et l’étalonnage. Mais aussi, plus important, elle nous épaulera pour toute la partie organisation et planification que nous ne saurions gérer sans ses compétences.</p>
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<strong><a href="http://www.gaelle-le-floch.net/%20%20" target="_blank">http://www.gaelle-le-floch.net/ </a></strong></p>
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<strong>Antonin Renault</strong> | Artiste, compositeur et musicien Antonin Renault est né en 1989. Il initie de nombreux projets musicaux, étudie la bijouterie et parcours toute la France avec 11Louder avant d’étudier à l’école nationale supérieure de Dijon. Il développe une réflexion et une pratique tournée vers l’idée selon laquelle l’artiste, et donc l’art, pourrait ne pas être pensé par l’art. Il sera, entre autres choses, en charge de toute la partie sonore du projet. De l’enregistrement jusqu’au mixage final en passant par tous ces détails qui donnent un autre corps à l’image.</p>