Activité contributive. Le livre.

L'activité contributive - Le livre aux éditions de l'aube 28 000 € par an : notre cadeau individuel à l'économie Le travail dans le cadre de l'emploi, ce n'est notre seule manière de faire notre part pour la société et pour l'économie. Il y a aussi tout ce que nous faisons, à notre charge, sans protection, sans contrepartie, sans reconnaissance, sur notre temps dit "libre": le bénévolat ; l'engagement citoyen dans des instances publiques ou concertatives ; notre "travail du consommateur", notamment dans le numérique ; une grande partie des activités professionnelles artistiques et culturelles, voire scientifique ou agricoles ; l'activité des aidants, des grands-parents, plus largement du care. Et beaucoup d'autres choses encore. Leur point commun ? Si nous ne les faisons pas, nous, gratuitement ou presque, il faudrait payer quelqu'un pour les faire à notre place. Et c'est pour ça qu'elles ont de la valeur économique. Et c'est comme ça qu'on les distingue du loisir. Un peu par ici et beaucoup par là, et voilà ! Au final, ça fait une moyenne de 3 jours par semaine par personne en France, soit 28 000 € par an. Et l'activité contributive, c'est ça : c'est cet apport invisible à la société et à l'économie, apport non reconnu, non protégé, non soutenu, non valorisé. Vous voulez savoir combien vous, vous offrez d'activité contributive à la société ? Allez sur le site du livre et vous pourrez le calculer ! Vous remplirez quelques questions et vous aurez une estimation symbolique du temps que vous consacrez à l'activité contributive et du "prix" de cette effort productif. Pourquoi est-ce important de s'intéresser à l'activité contributive ? Il existe au moins 4 raisons de s'intéresser à l'activité contributive : 1. Avoir les bonnes informations pour prendre les bonnes décisions Les décisions politiques et économiques reposent sur des informations. Dans quel état est un territoire. Ce qu'il est important de soutenir. Comment orienter les crédits. Actuellement, pour prendre les décisions, on ne tient pas compte de l'activité contributive. Pourtant, elle représente au bas mot 40% de toute la richesse produite. Peut-on sérieusement penser l'économie et la politique en ignorant 40% de la richesse produite ? 2. Donner aux contributeurs la reconnaissance et le soutien qu'ils méritent Certains d'entre nous dédient leur vie à l'activité contributive, par choix ou par obligation. Le temps normalement consacré au travail, eux et elles, le consacrent à l'activité contributive. C'est le cas de certains aidants, agriculteurs, artistes, chercheurs, parents, sportifs, acteurs de la transition ou de l'humanitaire. À moins d'être soutenus par leur famille, ils vivent dans la précarité, n'ont pas de droit au repos, pas de congé maternité ou parental, et évidemment pas de retraite. Peut-on vraiment continuer à faire comme si leur apport au monde était sans importance et les traiter comme des assistés coûteux ? Il faut penser leur situation et trouver des solutions. Et surtout, il faut arrêter de les déconsidérer ou de les traiter comme des assistés. 3. Compenser le transfert actuel d'une partie des charges et des tâches vers l'activité contributive Numérisation, transition, paupérisation, guerre, crise économique, crise sanitaire, réductions des coûts de production et de transaction, désengagement de l'état, délégations de tâches aux consommateurs : toutes ces situations occasionnent un transfert croissant de responsabilités vers le contributeur. Ne pas nommer l'activité contributive, ne pas la reconnaître, c'est une façon d'ignorer cette situation et de ne pas la prendre en compte. Or les particuliers ne peuvent pas tout absorber. Il en ressort une tension, un désespoir, une fatigue et une impuissance qui s'expriment dans mille colères dangereuses. Il faut voir la réalité pour pouvoir la gérer et lui faire face. L'accepter ou la refuser ou l'amménager. 4. En finir avec des mythes pernicieux sur la valeur, le travail, le capital et même le don Faire entrer "l'activité contributive" dans la réflexion, la présenter comme une condition et non pas une alternative au marché, vient remettre en cause bien des idéologies politiques et économiques. De la droite à la gauche de l'échiquier. Peut-être est-ce une condition pour créer les nouveaux imaginaires politiques du XXIe siècles. Non pas "contre", mais autrement. -- L'auteur - Carole Lipsyc Carole est acteur des humanités numériques françaises, pionnière de la littérature transmédia, épistémologue et entrepreneur en innovation sociale. Elle agit aujourd'hui pour un design éthique des techniques, dans le domaine du numérique et celui des sciences financières et comptables. Extraits du livre Pour découvrir des extraits de l'ouvrage, rendez-vous sur le site du livre : activité-contributive.org. Retrouvez les vidéos déjà diffusées dans l'onglet "Publications" #1 - mardi 16 avril - Monétiser, mais qu'est-ce que c'est ? #2 - mardi 23 avril - Lucratif, solvable ou contributif ? #3 - mardi 30 avril - Le revenu universel, une solution pour l'activité contributive ? #4 - mardi 7 mai - Valeur travail #5 - mardi 14 mai - Le prix de vos contributions #6 - mardi 21 mai - Servage numérique #7 - mardi 28 mai - Don et marchandisation #8 - mardi 4 juin - Quel sacrifice ?