Back on track #2
<p><img width="100%" alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/521685/image2-1527705834.jpg" /></p><p> </p><p> </p><p><strong>PRÉSENTATION</strong></p><p> </p><p> </p><p>Artiste plasticienne, je vis et travaille en France depuis 10 ans. Je suis d'origine moldave, mais ayant créé de nouvelles racines en France, je me sens française dans l'âme.</p><p>Quand j'ai quitté mon pays d'enfance, j'ai senti le besoin d'oublier mon passé, persuadée que c'était le seul chemin possible en vue de la construction d'une nouvelle vie sur un nouveau territoire. Cependant, oublier son passé c'est oublier ce qu'on est réellement, c'est se détacher d'une partie du « soi » et être incomplet. En écho à l'actualité, des migrants, mon propre passé resurgit en moi et c'est pour cette raison que je souhaite, par la marche, « revenir en arrière », sur le territoire de mon enfance, afin de renouer des liens avec mes racines enfouies.</p><p> </p><p> </p><p><img width="100%" alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/521803/23.07_1-1527755996.jpg" /></p><p> </p><p> </p><p>Les notions telles que : la mémoire, l'identité et le territoire nourrissent ma réflexion. Je suis fascinée par l'idée que les souvenirs des lieux que nous avons connus par le passé, nous habitent continuellement et que de façon quasi-imperceptible ils influent sur notre présent. Les lieux nous habitent au-delà du temps où nous y avons réellement vécu.</p><p>À travers le récit, le son, l’installation, la cartographie, le dessin et la peinture, je me questionne sur le rôle du territoire et du déplacement dans notre société. Ainsi, la traversée de pays et territoires qui me sont inconnus, alimentent ma réflexion et mon travail artistique.</p><p> </p><p><img width="100%" alt="" src="https://www.facebook.com/victoria.niki.page/photos/a.572854949401183.1073741825.251860748167273/1986123104741020/?type=3&theater" /><img width="100%" alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/521644/10-1527699028.jpg" /></p><p><em>Hétérotopie / Fragments<br />Place de la liberte, 74240 Gaillard <br />46°11’02.3’’N 6°12’35.9’’E</em></p><p><img width="100%" alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/521647/1b_mic-1527699330.jpg" /></p><p>Entre (Installation in situ)<br />2016<br />14 panneaux en organza de 160 x 200 cm chacun, coordonées GPS<br />Vue de l’exposition «Teritoires» , Eglise des Céléstins, Avignon</p><p> </p><p> </p><p><strong>LE PROJET</strong></p><p> </p><p><img width="100%" alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/521611/back_on_track2-1527695109.jpg" /></p><p> </p><p> </p><p>Le projet <strong>Back on track </strong>est une forme de performance qui consiste à parcourir à pied 4000 km afin de relier la France, mon pays d'adoption à la Moldavie, mon pays d'origine.</p><p>Cette expérience nourrira mon travail artistique et le questionnement sur le rôle des racines dans la construction de « soi ». Au-delà de la performance physique, c'est un retour aux origines. Un retour, de la manière la plus lente, la marche, afin de permettre aux souvenirs enfouis de refaire surface. À travers ce projet je parle de l'exil, mais aussi de la réconciliation avec son point de départ et ses premières racines.</p><p>Cette performance fait partie de mon processus de création. Les réflexions menées lors de cette marche longue, les images, les rencontres et les sons récoltés, seront la matière qui me servira à créer des nouvelles œuvres qui seront partagées avec le public sous la forme d'expositions.</p><p> </p><p> </p><p>Équipée d'un sac à dos, d'une tente et du strict nécessaire en plus du matériel artistique, cette performance est découpée en 6 étapes. Chaque étape correspond à un pays : la France ; l'Italie ; l'Autriche ; la Hongrie ; la Roumanie et la dernière étape la Moldavie jusqu'à la capitale (Chisinau). </p><p>Afin d'y parvenir j'emprunte principalement les chemins de Saint Jacques, en sens inverse, à contre-courant de la démarche habituelle. Faire son propre chemin cela peut être aussi défier le sens « normal » du chemin, emprunté la plupart du temps.</p><p> <em>« Le voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas » </em>disais Lao Tseu. Le premier pas de cette longue aventure a commencé l'été 2017. Lors de cette première étape j'ai traversé la France en partant de Ax-les-Thermes et en arrivant à Montgenèvre avec plus de 800 km en 52 jours.</p><p> </p><p> </p><p><img width="100%" alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/521694/20170912_144447-1527708368.jpg" /></p><p> </p><p> </p><p>Cette été, après avoir soigné mes tendinites, je repars pour faire la deuxième étape de ce projet. Je partirai de mon point d'arrêt de l'année dernière (Montgenèvre) et traverserai le nord de l'Italie jusqu'à Udine. Au total plus de 800 km et, étant donnée la géomorphologie du territoire, beaucoup de dénivelé (entre 1000 m et 2000 m certains jours). </p><p> </p><p> </p><p><strong>Pendant le mois de Mai et Juin 2018 vous pouvez cheminer jour après jour sur les traces de mon aventure de l'année 2017 en allant sur mon blog: </strong><a target="_blank" href="http://victoria-niki.wixsite.com/victoria-niki/blog">Victoria Niki_BACK ON TRACK 2017</a></p><p> </p><p> </p><p><img width="100%" alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/521642/2bis-1527698109.jpg" /></p><p> </p><p> </p><p> </p><p><strong>POURQUOI LA MARCHE ?</strong></p><p> </p><p> </p><p>Marcher c'est une des choses que nous apprenons au tout début de notre existence. Se dresser sur ses jambes, être debout, à la verticale et avancer un pas après l'autre, marque le début de l'humanité.</p><p>La marche est avant tout un rythme dont la lenteur invite à trouver sa propre cadence et être à l'écoute de son corps. Si, comme le disais Kundera, <em>« Il y a un lien secret entre la lenteur et la mémoire, entre la vitesse est l'oubli. »</em> et que <em>« le degré de la lenteur est directement proportionnel à l'intensité de la mémoire »</em> alors, la marche de par sa lenteur, serait une façon de lutter contre l'oubli.</p><p> </p><p>Lors de la marche, l'identité, le statut social, la profession, la religion, et autres conditionnements créés de toutes pièces, n'ont aucune importance car la seule chose qui fait avancer ce sont les jambes. Marcher c'est pour moi un moyen d'appropriation des territoires que je traverse. Ce sont des lieux vierges de souvenirs qui, par l'expérimentation physique et par la rencontre de l'Autre, créent des points d'ancrage émotionnels et deviennent familiers. Pour moi l'identité n'est pas simplement liée au lieu de naissance, elle se construit au fur et à mesure du cheminement personnel de la même façon que la plante « radicante », dont parle Nicolas Bourriaud. Cette catégorie de plantes crée de nouvelles racines, dites adventives, au fur et à mesure qu'elle avance.</p><p> </p><p> </p><p> </p><p><strong>LA TECTONIQUE DES CERTITUDES /au Musée d'archéologie de Saint-Raphaël</strong></p><p><strong>Une exposition inspirée par la marche</strong></p><p> </p><p> </p><p>La thématique de cette exposition fut inspirée par des réflexions menées lors de la performance ‘‘Back on track’’ consistant à parcourir à pied plusieurs centaines de kilomètres dans la solitude totale afin de rejoindre le pays de mes premières racines. Lors de cette marche j’ai été saisie par le caractère instable des choses. Le contenu de mon sac à dos était ma seule certitude. Tout ce qui m’entourait était imprévisible.<br />Alors que toute mon éducation était construite sur la base de la certitude, je me suis rendu compte que je devais m’en détacher si je voulais avancer.</p><p> </p><p>Ramener les choses à des formulations simples pour en saisir la réalité. Fixer en un point les tremblements des paysages perdus. J’aime penser que tout paysage est habité par des paysages anciens qui se superposent à celui que nous voyons ici et maintenant.<br />Tels des paysages en devenir, les idées, les certitudes et les mythes propres à l’imagination commune des êtres humains s’entrechoquent, glissent et se plissent tout en se stratifiant.</p><p> </p><p>La monnaie est devenue une certitude et un système de confiance créé par l’homme capable d’enjamber n’importe quel fossé culturel sans faire aucune discrimination sur la base de la religion, du genre ou de l’âge.<br />Dans sa lutte acharnée de recherche du bonheur et de la liberté, l’Homme oublieux de son état de poussière se détourne de la nature et vénère l’argent afin de parvenir à son but.</p><p><br />Les rêves s’accrochent, se lient entre eux, mais l’ancre qui les retient est plus fragile que ce qu’on croit. Ainsi l’Homme est voué à avancer sur des marches fragiles au risque de les voir se dérober sous ses pieds au moindre mouvement.</p><p> </p><p> </p><p> </p><p><img width="100%" alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/521609/vue_generale_mic-1527694956.jpg" /></p><p><img width="100%" alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/521610/certitude_fragment_2-1527694994.jpg" /></p><p><em>Certitude<br />2018<br />installation 120 x 200 cm , organza, billes en verre, coordonées GPS<br />Vue de l’exposition «La tectonique des certitudes» , Musée d'archéologie sous-marine, Saint-Raphaël</em></p><p> </p><p> </p><p> </p><p><em><img width="100%" alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/521650/Fragilis2-1527699616.jpg" /></em></p><p><em>Fragilis / Up<br />2018<br />installation de 24 cartes fragiles</em></p><p> </p><p> </p><p> </p><p><img width="100%" alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/521651/attrepe-reve_mic-1527699684.jpg" /></p><p><em>Attrape-rêves<br />2018<br />porcelaine, cordage, poids en plomb</em></p><p> </p><p> </p><p> </p><p><img width="100%" alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/521652/mix-1527699723.jpg" /></p><p> </p><p><img width="100%" alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/521664/happiness1_mic-1527700645.jpg" /></p><p><em>Happiness / L’impermanence des choses<br />2018<br />pièces de monnaies, solution corrosive</em></p>