« Devour »

« DEVOUR » La vente continue : commander le livre auprès de l'éditeur : les-editions-orange-claire.fr –––––– o –––––– Un livre photographique de Véronique L'Hoste Comment se construit la relation mère-enfant ? Devenir mère ? Pas aussi évident que voudrait nous le faire croire le discours sempiternellement rabâché par la société. Si la naissance est voulue, les bouleversements physiques et psychiques qui l’entourent sont loin d’être attendus… voire audibles. Car comment s’expliquer un sentiment dont personne ne parle, même pas la littérature. A chaque femme, écartelée entre liberté et maternage, de retrouver son équilibre. Au moment de la naissance de son enfant, Véronique L’Hoste, décide de documenter son univers, réel et mental. Au travers de plusieurs strates photographiques, elle questionne le mythe sirupeux du bonheur d’être mère. « J’ai commencé ce projet au cours de ma grossesse. Seule, isolée pendant le premier confinement, je réalise quelques autoportraits et photographies de natures mortes. À ce moment, des envies s’imposent à moi, des besoins qui sont très différents de ma vie d’avant. J’ai ressenti très fort cette dépendance à la nourriture. Surtout durant le premier confinement quand les gens se ruaient dans les supermarchés alors que j’avais du mal à me déplacer. » À la naissance, tout change encore plus profondément. Je me souviens d’un moment angoissant. Je suis rentrée chez moi mais je n’ai pas eu le temps d’intégrer les faits des derniers jours. Je peux enfin dormir un peu. Je me réveille et je ne me retrouve plus dans mon entièreté. Que m’est-il arrivé ? Dans un petit lit, juste en face de moi, il y a un braillard. Un être sorti de mon corps que je ne reconnais pas : qu’est-ce que ce bébé fait chez moi ? » « Les jours passent. Je prends conscience d’un bouleversement. Mon équilibre a complètement changé. Celui de mon corps bien sûr, mais l'équilibre de ma vie a basculé aussi. Je ne suis et ne serai plus jamais seule. Mais, et c’est très paradoxal, je me sens très seule. Il m’est impossible d’exprimer ce sentiment que moi-même j’ai du mal à comprendre. » « Bébé est là. Je me photographie en interaction avec lui. Il est complètement flottant, sur un fond neutre, détaché. Il n’a que quelques semaines. Il est totalement dépendant de moi. Pourtant il va prendre de plus en plus de place. Mon travail porte justement sur cette prise de conscience, ce moment où, alors que je cherche à maîtriser les choses, je m’aperçois qu’en fait, je ne maîtrise rien. Que, quelque part, vraiment, oui, ça s’impose à moi. » « Bébé grandit et je l’observe. Il commence à découvrir son environnement et construit des empilements d’objets. Cela m’inspire cette sculpture photographique avec la poudre de lait ou celle avec des médicaments qui fait référence à une période de maladie de Bébé. Une gastro-Covid qui a été longue et très éprouvante. » « J’ai également intégré à ma série des captations du film "Sunshine" de Danny Boyle. C’est l’histoire d’astronautes envoyés en mission pour sauver le soleil. Ils vont être tellement happés par cette lumière qu’ils vont faire abstraction d’eux-mêmes pour que l’humanité vive. Ces images font justement écho à ce bouleversement psychique et physique de l’adulte qui devient parent et qui s’oublie pour le bien-être d’un autre. » Bébé a deux ans et demi maintenant. Il n’en fait qu’à sa tête. Je laisse apparent des interstices, des moments où Bébé prend le contrôle de la prise de vue. Il tourne la tête, son attitude m’échappe. Il sort du cadre. C’est un être à part entière. » - - - - - - - –––––––––––– o –––––––––––– - - - - - - - La photographe, Véronique L'Hoste Véronique L’Hoste est une photographe plasticienne qui élabore depuis 2009 une œuvre où elle n’hésite pas à se mettre en scène et à manipuler la réalité pour transmettre les failles de notre condition humaine. « Devour » est son second livre après « Cycle » paru aussi aux éditions Orange Claire (2017). www.veroniquelhoste.fr - - - - - - - –––––––––––– o –––––––––––– - - - - - - - Deux textes inédits de Stéphanie Thomas et Anne de Rancourt « J’ai demandé à deux femmes, Stéphanie Thomas et Anne de Rancourt, mères elles aussi, de faire dialoguer leurs mots avec les photographies de Véronique L’Hoste. Pour dire ce qu’on entend trop peu autour d’une des expériences pourtant les plus universellement partagées. Leurs mots, crus et durs parfois, viennent compléter le tableau idyllique brossé par la société au sujet de la maternité. (Claire Jolin, éditrice du livre) Stéphanie Thomas est productrice à France Culture et réalisatrice de documentaires pour France télévision et ARTE. Son livre, « Mal de mères » (2021, éditions JC Lattès) bouscule le tabou ultime d’une société où la maternité est glorifiée : le regret d’être mère. Touchée par la puissance des photographies de Véronique L'Hoste, elle nous donne à lire un texte qui ausculte les non-dits de la société et nous livre des pistes de réflexion. « Le travail de Véronique L’Hoste donne à voir dans une stupéfiante unité deux faces du raz de marée émotionnel de la maternité : l’univers floconneux des draps blancs y côtoie la violence du mixeur. » « Si je ne devais retenir qu’un mot des photographies de Véronique L’Hoste, ce serait « solitude ». Je ne suis pas certaine d’avoir écrit une seule fois ce mot dans mon livre « Mal de Mères ». Ambivalence, regret, souffrance, étrangeté, silence… mais pas de solitude. Un nouveau champ de réflexion s’ouvre à moi grâce au travail de Véronique. » (Stéphanie Thomas) Avec sa plume caustique et tendre, Anne de Rancourt est autrice de nombreux livres dont l’incontournable « Comment élever un ado d’appartement ? » (2006, Chiflet&Co, 2010, J’ai lu). Elle propose ici un récit émouvant qui nous fait revivre ce moment où l'on comprend que l'on "est" (nait) mère. « Je crois que je suis devenue complètement folle : le ballon qui gonflait le milieu de mon corps, c’était le monde. Non, c’était LE MONDE, avec des majuscules, qui poussait en moi, j’étais Gaïa, la déesse Terre, je créais le monde, une planète croissait en moi. La Sainte Vierge ou presque. » (Anne de Rancourt) Au final, ces photographies et ces mots nous aident à assumer les ambivalences qui nous prennent tous au tripes, femmes et hommes, au moment de devenir parents. - - - - - - - –––––––––––– o –––––––––––– - - - - - - - Les choix graphiques « Les éditions Orange Claire me permettent de publier les livres-objets que j'aime et de faire collaborer ensemble photographes, artistes, écrivains et autres conteurs. Je publie peu de livres parce que je prends du temps pour adapter sa forme aux propos de l'auteur », indique Claire Jolin, éditrice. 88 pages de photographies Un format atypique (10 x 30 cm) : quand le livre est ouvert, les photographies sont plein cadre. Pliées, elles sont morcellées, elles se chevauchent et créent des carambolages de sens... La reliure est amovible, pour admirer les photos en entier. Et pour changer l'ordre des images en fonction de vos émotions, confusions, chamboulements... Une couverture qui se déplie comme une notice de médicament. Vous savez ? Ces notices que l'on n'arrive jamais à refermer. C'est un peu comme les bébés, non ? Pourquoi ne sont-ils pas livrés avec la notice ? Enfin, une surcouverture plastique, brillante et lisse comme un jouet, emballe le livre, le protège et le ferme avec un scratch (comme les couches des bébés ?) - - - - - - - –––––––––––– o –––––––––––– - - - - - - -