ENTREVOIX - ENTREVUE
<p>
Ces trois artistes confrontent leurs champs d’expressions, la VOIX et la VUE pour créer un “lieu”, un “moment” de rencontre.</p>
<p>
Sur le mode de la déambulation, le public est invité à traverser différentes émotions provoquées par différentes prestations vocales et ambiances visuelles.</p>
<p>
Le parcours proposé met en scène la voix et la vue dans l’intention de faire vivre au public un temps consacré à l’écoute de ses perceptions, l’inviter à s’abstraire de son quotidien pour l’amener au coeur de ses émotions.</p>
<p>
L’intention du parcours est de proposer au public de faire l’expérience de sa propre intimité entre ce qu’il entend et ce qu’il voit. De le confronter aux décalages proposés pour déjouer les stéréotypes, les codes associés au son et à l’image. De l’amuser en provoquant rires ou tristesse. De lui permettre un plus grand état de conscience.</p>
<p>
Ce parcours sera plus un moment à vivre ensemble, une traversée sensible entre voix et vues, un temps donné pour “faire oeuvre” de notre humanité ainsi explorée.</p>
<p>
Le public sera invité à exprimer ce qu’il a ressenti soit par dessin, chants, écrits ou gestuelle. Les témoignages seront enregistrés, constituant ainsi une matière de recherche artistique sur l’événement et une trace partagée à postériori (blog, internet,etc).</p>
<p>
</p>
<p>
quelques images du projet</p>
<p>
</p>
<p>
<img alt="Refletspectre03" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/55172/RefletSpectre03.jpg"></p>
<p>
</p>
<p>
<img alt="Lesyeux" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/55174/lesYEUX.jpg"></p>
<p>
</p>
<p>
<img alt="Multiescalier" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/55175/MultiEscalier.jpg"></p>
<p>
</p>
<p>
et vous pouvez écouter quelques extrait du travail vocal</p>
<p>
</p>
<p>
<a href="https://soundcloud.com/isabelle-marx/sets/entrevoix-entrevues-1" target="_blank">Ecouter des extraits sur SoundCloud</a></p>
<p>
</p>
<p>
</p>
<p>
</p>
<p>
<strong>Les Artistes</strong></p>
<p>
</p>
<p>
<strong>Isabelle Marx </strong></p>
<p>
<img alt="100206_44" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/55161/100206_44.jpg"></p>
<p>
ma démarche </p>
<p>
</p>
<p>
</p>
<p>
Je suis passionnée par la voix, son fonctionnement et son lien avec nos émotions, notre être:</p>
<p>
Comment fonctionne réellement la communication par la voix ? Quel tableau vocal puis-je créer, tel un peintre, à partir de ma palette vocale ?</p>
<p>
</p>
<p>
Et de quelle façon dois-je partager les fruits de mes recherches et créations avec un public ? Question importante pour moi car en tant que chanteuse et comédienne je me retrouve souvent dans une configuration frontale: je suis sur scène et le public, lui, est face à moi. Aujourd'hui je cherche à développer d'autres manières de rencontrer un public. Cette envie a fait naître l'idée d'une traversée vocale qui place le public au centre d'une installation le rendant acteur et créateur de sa propre histoire avec les voix que je lui fait entendre. La création se tisse dans l'espace entre spectateurs et artistes.</p>
<p>
Comment amener le public à réagir émotionellement ? Puis à conscientiser ce qu'il éprouve et à le rendre complice de ma démarche ?</p>
<p>
Je veux inviter le public à reprendre une place de créateur, à créer sa propre histoire à partir de ce qu'il entend et voit. Il devient actif et non passif, acteur plutôt que consommateur. Voilà le pari de ce projet.</p>
<p>
</p>
<p>
Comment suis-je arrivée à ce projet</p>
<p>
</p>
<p>
Deux élans artistiques différents m'ont conduite vers ce projet.</p>
<p>
</p>
<p>
Tout d'abord, ma participation au projet européen « Moving voices » initié par la Fondation Yehudi Menuhin (2007-2011). Ce projet réunissait six artistes de cultures et de disciplines artistiques différentes. Nous avons créé un langage artistique commun qui nous a permis de proposer des performances et des ateliers dans des pays et contextes très différents.</p>
<p>
Au sein de ce projet, nous avons exploré la créativité de chacun dans sa discipline et créé une série de dialogues artistiques inter-disciplinaires et de compositions instantanées. Chacun restait dans son champ d'expertise, mais nous avions une démarche de recherche d'un tronc commun.</p>
<p>
Nous avons tenté d'établir des règles, des cadres qui puissent se décliner dans chaque discipline et que chacun pouvait s'approprier et utiliser dans son travail de création.</p>
<p>
</p>
<p>
Deuxième élan, ma rencontre avec la méthode Estill (2009-2013). C'est une méthode de travail de la voix développée par Joe Estill, chanteuse, pédagogue et chercheuse américaine à partir de recherches scientifiques et de l'imagerie médicale qui permet de voir le fonctionnement de l'appareil vocal en action. Sa méthode permet de comprendre et de maitriser la mécanique de cet instrument ultra sophistiqué qui nous permet de chanter et de parler, mais aussi de comprendre les liens entre cette mécanique et les émotions qui nous traversent.</p>
<p>
</p>
<p>
La voix est reliée à notre intime, elle porte en elle ce que nous vivons dans notre intérieur, nous entendons instantanément la tristesse ou la joie dans la voix de quelqu'un.</p>
<p>
Notre appareil vocal se transforme en fonction de ce que nous éprouvons ou souhaitons communiquer aux autres.</p>
<p>
La voix habite, anime, donne vie aux mots qu'elle charrie.</p>
<p>
Notre voix est le lien entre notre intérieur et notre extérieur et vice versa</p>
<p>
Une voix peut raconter ou toucher sans les mots, elle nous permet de communiquer de manière irrationnelle, sensible, émotionnelle, c'est une façon de se parler de coeur à coeur.</p>
<p>
</p>
<p>
Mes questionnements</p>
<p>
</p>
<p>
Dans la société occidentale, nos oreilles sont envahies par le bruit, la musique, les voix synthétisées, et toutes ces voix sont codifiées, classées, transformées, synthétisées, égalisées, robotisées. Etourdis par tout ce vacarme, sommes-nous encore en mesure de nous entendre, d'entendre nos voix? Ou ce bruit est-il juste là pour tout lisser, pour gommer le langage du sensible, pour faire de nous des robots sans états d'âme, sans émotions, malléables à souhait, poussés par le désir de consommer en permanence et non plus d'échanger ou de partager ?</p>
<p>
</p>
<p>
Ce projet me tiens à coeur aussi aujourd'hui en tant que femme car combien de femmes dans le monde aujourd'hui sont privées de leurs voix, de leur liberté, de leur droit à l'existence ?</p>
<p>
Priver quelqu'un de sa voix, c'est l'empêcher d'être.</p>
<p>
Aujourd'hui, par un faux argument que la femme ne doit pas éveiller le désir de l'homme, certains discours fondamentalistes religieux exigent que la femme soit tenue à distance de la sphère publique. On interdit à la femme d'être vue et entendue. Elle est réduite à une possession de l'homme, un objet à qui l'on enlève toute individualité. Sans visage et sans voix, elle n'est plus qu'une matrice ou un objet sexuel.</p>
<p>
</p>
<p>
Retrouver notre place de créateur</p>
<p>
</p>
<p>
Comment retrouver sa voix sans la contrainte du jugement esthétique dans ce qu'elle a de profondément humain ? Chacun de nous à sa place dans ce monde qui lui est propre est unique. De même, notre voix est unique. Elle est ce que nous sommes, nous permet de communiquer, d'être en empathie, de ressentir ce que l'autre éprouve et elle nourrit notre imaginaire.</p>
<p>
Se sentir vivant, c'est être relié à nos émotions, à ce que nous éprouvons, et inventer en permanence le chemin que nous allons parcourir. Etre à l'écoute de nos émotions, être à l'écoute du monde nous permet de réinventer au fur et à mesure le monde, notre monde. Nous sommes des créateurs permanents.</p>
<p>
</p>
<p>
<strong>Danielle Bertotto </strong></p>
<p>
</p>
<p>
<img></p>
<p>
<img></p>
<p>
</p>
<p>
</p>
<p>
BERTOTTO Danielle - Vidéaste</p>
<p>
</p>
<p>
<a href="http://bertottodanielle.free.fr/"><u>http://bertottodanielle.free.fr</u></a></p>
<p>
<a href="http://daniellebertotto.wordpress.com/"><u>http://daniellebertotto.wordpress.com</u></a></p>
<p>
</p>
<p>
</p>
<p>
Au cours de mes études en Arts Plastiques, dans les années 80, je rencontre Alberte Raynaud, chorégraphe, sculpteur et cinéaste (Cie Danse et Sculpture)avec laquelle je découvre la vidéo et fait l’expérience particulière de la Vidéodanse.</p>
<p>
</p>
<p>
Toulon1984. J’apprends le métier et deviens Cameraman, Réalisatrice Reporter d’Images.</p>
<p>
Je participe à la création du CADASE (réalisation/montage vidéo). Intervient dans les stages de la FEMIS à Châteauvallon en tant que Monteuse en Danse/Image, à l’Ecole des Beaux Arts (ArtVidéo) avant d’obtenir une Résidence Pilote pour développer ma propre écriture filmique en danse (maquette ”Verticale 12 heures”-1991)</p>
<p>
Depuis 1996, je crée mes “fictions chorégraphiques”, courts-métrages écrits pour être dansés.</p>
<p>
J’ouvre mon champ d’expérimentation avec des scénographies d’images, une pratique du montage et du truquage. Je collabore avec d’autres disciplines : danse et théâtre, films documentaires, infographie et décors audiovisuels.</p>
<p>
</p>
<p>
Lille 2011, je renoue avec mes ”origines” de Plasticienne et réalise des Installations Vidéos Interactives. L’image reste mon expression privilégiée tout en la confrontant à d’autres espaces et d’autres pratiques artistiques.</p>
<p>
</p>
<p>
</p>
<p>
NOTES SUR MA DEMARCHE</p>
<p>
</p>
<p>
J’ai filmé des corps en mouvement. Puis j’ai appris le «métier» de réalisatrice et les sensations de cette «première fois» ne m’ont jamais quittées. C’est même à partir de là que j’ai construit mon écriture filmique et mes fictions chorégraphiques. Interroger le corps avec ma caméra a été et reste la matière première de mon travail. Mettre de côté le verbe pour me concentrer sur ce que les sens me permettent d’exprimer, sur ce que l’image peut capter et transmettre.</p>
<p>
En travaillant avec Laurence Langlois, chorégraphe-danseuse, cela a été une évidence de renverser nos processus de création. Elle dansait pour mes films et parallèlement créait une série de soli. Je lui ai proposé de filmer son travail pour la scène.</p>
<p>
Mon questionnement s’est déplacé de la narration à la mise en espace de l’image. Comment le regard que je pouvais porter sur ce que je voyais dans sa danse, pouvait à son tour être confronté à cette danse en direct et donner du sens, une autre perspective au point de vue vivant du spectateur? Cette expérience m’a permis de découvrir une autre manière de vivre mon rapport au corps et à l’image.</p>
<p>
Créer des installations vidéos est aussi un prolongement de mon travail filmique et de mon expérience scénographique. Généralement je mets en scène un lieu, un objet pour créer un espace dans lequel l’image a toujours la part imaginaire la plus forte.</p>
<p>
J’y confronte des éléments du quotidien à une autre réalité, celle du virtuel et de ma propre «vision». Grâce aux techniques de l’interactivité, je crée un trouble dans la perception et manipule mon image dans ce sens. Les espaces que je crée ne sont pas seulement à voir mais plutôt à vivre, il s’y glisse souvent quelque chose d’intime, de personnel qui renvoie à l’histoire de chacun. Je conçois mes installations comme des petits bouts de vie, des fragments sur lesquels je focalise mon regard et dans lesquels j’invite les autres pour un moment à partager.</p>
<p>
</p>
<p>
Aujourd’hui, ce qui me rapproche d’Isabelle Marx, chanteuse, c’est précisément d’inverser le pouvoir de l’image face à la voix et au chant. Quoi de plus profond dans le ressenti, de plus «affectif» qu’un chant qui nous émeut sans que l’on puisse en contrôler le sens? Quoi de plus désuet parfois que l’image qui passe et ne nous retient pas ? Et pourtant la voix et l’image nous attirent et peuvent nous atteindre.</p>
<p>
Je suis donc à la recherche d’une nouvelle écriture, à la croisée de ces images mentales associées ou dissociées, émergeant entre voix et vue. Ma quête est d’en interroger la relation, d’en faire partager une sorte de «mise en conscience» et de me laisser guider par ma propre sensibilité. Je souhaite que mes images en revèlent une poésie visuelle se pensant d’abord au travers de ce qui touche et de ce qui, au-delà, peut nous émouvoir, ciment indispensable à toute étape de connaissance.</p>
<p>
</p>
<p>
</p>
<p>
<strong>Frédéric APFFEL<i> </i></strong></p>
<p>
<i>Son en spectacle et en studio</i></p>
<p>
<i>Cadrage Vidéo Montage vidéo.</i></p>
<p>
</p>
<p>
Formation électrotechnique puis d'architecture, </p>
<p>
stages de progression Afdas d’ingénérie du son , mixage son. Sécurité</p>
<p>
</p>
<p>
Travaux sonores pour la cité de la musique de Strasbourg, Musica, l’Ircam Arte, le Maillon, le TNS , le Ballet de Nancy le TJP ,une vingtaine de compagnies de théâtre et de danse et pour les festivals: Musica, Strasbourg-Méditéranée, Nancy Jazz pulsation, Babel. Giboulées de marionnettes, Summerlied. </p>
<p>
Tournées de spectacles en France en Italie, Allemagne et au Maroc </p>
<p>
</p>
<p>
Mon home studio m’a permis de réaliser des CD, des bandes son de film , de théâtre, de danse seul ou avec les complices Simon Pomarat et Gilbert Meyer et Renate Pook</p>
<p>
</p>
<p>
J’ai étudié et composé la diffusion en 5.1 d’une exposition muséographique<i> Espèces à suivre.</i>.en recréant l’environnement sonore et émotionnel du parcours migratoire de tortues de mer, de manchots-empereurs et de cigognes.</p>
<p>
</p>
<p>
Je me suis aussi amusé à réaliser techniquement les propositions de l’artiste Gilbert Meyer de plusieurs labyrinthes sonores ( parcours de sons ) avec des petites voix de mamie alsaciennes captés parfois dans leurs maison de retraite et qui parlent de leurs arbres et de leur jardinage revivant avec émotion leurs expériences au printemps de leurs vies, mixées avec synthétiseurs et mes guitares puis mixés avec du vent et de l’eau. Le tout est diffusé dans des minis hauts parleurs cachés dans la forêt simplement sous des feuilles. ou bien placés dans de vastes installations créatives d’arbres absurdes et contemporains à la Duchamp de Gilbert Meyer et des sculptures de Daniel Dépoutot.</p>
<p>
</p>
<p>
Autre: le labyrinthe des haikus issus du spectacle Ishino Sasayaki : un mixe avec des gouttes de pluies et les tic tac d’un réveil diffusés en hauteur d’une bassine percée, puis d’une casserole et d’un arrosoir cela suffit à la poésie de l’instant.</p>
<p>
</p>
<p>
J’ai aussi la chance de sonoriser: Patti Smith, Germaine Acogny, Morseh Namjoo, Rana Fahran, Birelli Lagrène, Marcel Loeffler , Simon Pomarat , Christine Ott Joe Krenker, Hayet Ayad, Embuscadé … des chanteurs d’opéras, de rock et des filles punks …et aussi de nombreuses conférences</p>
<p>
</p>
<p>
J’ai enregistré en m ‘assoupissant la voix de l’hypnotiseur Yann Eric Descordes puis j’ai fini en arrangeant les sons et musiques des différents programmes d’auto-hypnose vendus sur internet</p>
<p>
</p>
<p>
Je joue aussi un petit rôle de comédien-technicien dans Lisolo ( tohubohu théâtre ) spectacle créé à Kinshasa adapté ici . Je porte un masque et suis assistant garagiste à Kin...</p>
<p>
</p>
<p>
Autres choses : Pratique d' éclairage de spectacle, Cadrage vidéo sur EOS 5d et montage sur final cut </p>
<p>
Réalisation de captations vidéo et son de qualité:</p>
<p>
Captation pour un spectacle en plein air les enfants du charbon de la cie Cie Déracinemoa ( Metz) </p>
<p>
</p>
<p>
Captation de 6 concert pour l’Accroche note, 7 films pour Bernard Struber et l’ORJA.</p>
<p>
</p>
<p>
</p>
<p>
<strong>Note d'intention</strong></p>
<p>
</p>
<p>
Enjeu du son :</p>
<p>
ici le matériau de base d' Isabelle est tellement génial et troublant avec ses nombreuses variations d’adn... qu’il ne faut surtout pas venir le polluer par des effets et trafics habituels comme des réverbes chorus ou pitchs ... le trafic son c’est justement son travail: un travail de voix contemporain et subtil.</p>
<p>
Elle enregistre très bien de façon libre et intime en se faisant le moins possible manger par la technique. Nos fichiers passent d’un logiciel à l’autre sans souci</p>
<p>
Ainsi il m’est très amusant de faire voyager les différentes couches de voix dans l’espace de jeu. En diffusant en bas ..en haut de ce côté ici ...ou là bas ..tiens ! quelque part/ presque nulle part </p>
<p>
C’est un jeu de sons qui voyagent en espérant au mieux servir la lecture des voix et en bonus:</p>
<p>
-provoquer une sensation de surprise, </p>
<p>
-d’enveloppement</p>
<p>
-de nuance</p>
<p>
-au départ on va imaginer un sas qui sert à se laver les oreilles...</p>
<p>
</p>
<p>
On peux aussi imaginer la voix réellement chantée, s’amuser avec la bande, tiens ici la vraie Isabelle! ... en sommes nous sûrs ?...Peut être que la clef viendra à la fin </p>
<p>
</p>
<p>
</p>
<p>
L’éclairage est fait pour guider le public à se glisser aux bons “endroits” il sert à jouer une partition avec nos vidéos tout en discrétion. Un travail d’ombres chinoises est prévu.</p>
<p>
</p>
<p>
</p>
<p>
<img></p>