29 novembre 2024
France Japon - aller/retour à vélo et écriture d'un livre
Récit à quatre mains
Réussi - Prolongation !
131
Contributions
11 369 €
Sur 10 000 €
114 %
France Japon - aller/retour à vélo et écriture d'un livre
Nous sommes Emma et Garance, un binôme d’artistes et cyclistes. Nous avons commencé à travailler ensemble il y a 7 ans, réunies notamment par notre amour pour les matières, l'expérimentation et le déplacement à vélo, des intérêts communs qui nous poussent dans des projets qui peuvent d'abord paraître absurdes. En 2022, nous sommes parties de France pour rejoindre le Japon, à vélo. Aujourd'hui nous avons repris la route après avoir vécu un an au Japon, toujours avec nos vélos, réalisés avec l'artisane cadreuse Swanee Ravonison. Cette première expérience de déplacement, lent et sans carapace, sur près de 1 an et 17000km, a été le point de départ d'une nouvelle manière de créer et de partager des histoires. Elle s'est emprunte du langage de la route, de ses chemins, de sa matière. Par le vélo, on a choisi de lier, autant qu'on le pouvait, toutes sortes d'espaces, verdoyants et désertiques comme bétonnés et urbain, côtoyant les camions et les stations-service, les déchèteries à ciel ouvert, les zones industrielles mais aussi les forêts de pins, de cèdres, l'altitude des hauts-plateaux comme le sel de la mer morte. Nous avons pu faire l'expérience d'un paysage long et continu, questionner notre rapport aux distances et au déplacement.
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À quoi servira la collecte
Après s'être auto-financées pour réaliser notre projet d'itinérance à vélo, nous faisons maintenant appel à vous via cette plate-forme. Votre soutien nous permettra de commencer l'écriture d'un livre, celui auquel nous réfléchissons depuis notre arrivée au Japon. Nous l’appelons déjà « Le lit d’épines de pins ». Ce livre sera un objet, où le choix du papier, de l'encre et de l'impression des images reflète l'esprit de notre traversée. La route nous inspire sous toutes ses formes, beaucoup dans les matières que l’on y trouve : la poussière, le goudron, le métal, les plantes du bords de route... autant d’éléments qui vont nourrir notre édition. Pour avancer dans nos idées, nous devons trouver les bons et bonnes artisan.es, pour le travail de graphisme, d’impressions et explorer ensemble les moyens techniques nécessaires pour réaliser notre projet. Nous sommes parties du Japon le 14 octobre 2024 et l'écriture progresse en ce mois de novembre dans les montagnes Kirghizes où il fait parfois -10 degrés. Nous nous étions avancées en train jusqu'à Kashgar depuis la ville portuaire de Weihai afin d'arriver avant la fermeture des cols en altitude. Une chose aussi que nous avons bien comprise de notre expérience aller, c'est que la route se trace au fil de notre avancée, par les rencontres et les évolutions géopolitiques. Nous resterons donc flexibles et nous nous adapterons à ce qui vient et qu'on ne peut anticiper. Pourquoi un livre ? Le livre est l'objet qui nous est venu naturellement pour archiver et construire notre mémoire à deux. C'est un long chemin aussi que l'écriture d'un livre, qui plus est à quatre mains. Nous souhaitons pouvoir poser par écrit, en image et en matière, les souvenirs, les espaces et les réflexions qui nous ont traversées depuis qu'on est sur la route. Nous l'imaginons comme un récit de voyage contemporain - de manière non chronologique. Ou plutôt à la manière de ce déplacement dans lequel nous faisons l'expérience d'une autre temporalité, influencée par nos nouvelles contraintes et libertés. Le choix du vélo c'est en premier pour nous, une manière lente de se déplacer et qui nous ouvre à des rencontres épiques magiques qui n’auraient jamais lieu autrement. Avec des personnes qui nous aident, qui nous proposent de dormir chez elles ou qui nous offrent entre autres des snacks où du courage sur le bord de la route. On se reconnait d'ailleurs bien mieux dans des "routardes" que des aventurières. C'est un adjectif auquel on tient, parce qu'il nous pose sur cette route bitumée qu'on a le plus empruntée finalement. Cette route avec laquelle on entretient un rapport contradictoire. À la fois tapis magique qui nous permet de rejoindre des lieux qui autrement nous paraissent loin, devient cette matière qui parfois fond sous nos roues, scintille quand vient la pluie, se cabosse au gré des racines, des tremblements de terre et des camions, sent parfois la carcasse, sépare le paysage en deux, épouse les feuilles qui déteignent dessus. Les contreparties Nous avons imaginé nos contreparties en lien avec ces deux dernières années, passées sur la route et pendant notre résidence artistique au Japon. Nous avons fait une sélection de photographies de notre traversée. Elles renvoient chacune à des moments ou des observations qui nous ont marquées et qu'on souhaite raconter et développer dans le livre. Chaque image sera donc accompagnée d’un court texte, prémisses de l'écriture du livre. Tout au long du chemin, nous dessinons dans nos carnets de croquis, des moments qui nous permettent de nous ancrer dans un lieu et en conserver une trace sensible. À notre retour, nous imprimerons une petite édition de ces dessins réalisés durant ces deux ans et demi sur la route, ainsi que pendant notre année au Japon. Enfin, pour la troisième contrepartie, nous avons fabriqué des enveloppes en washi, grâce à la technique du "sukashi". Chaque enveloppe est unique, et laisse traverser la lumière pour former un motif. À travers, vous pourrez déjà essayer de deviner laquelle des trois photographies de notre traversée France-Japon nous auront choisie de vous envoyer. Ainsi qu'entrevoir le texte en lien avec cette image. Ces envois se feront en chemin, depuis un pays que nous traverserons à vélo et en train pour rejoindre cette fois, la France depuis le Japon. Pendant huit mois, grâce aux artisans et artisanes de papier, (ci-dessus avec Myu lors d'une séance expérimentale de Nagashizuki) nous avons pu explorer la fibre de kōzo, nous immergeant dans le processus de création du washi. Nous avons participé à la récolte du bois, à la cuisson, au pelage, à toutes les étapes de transformation de la fibre. Avec les artisans et artisanes, nous avons exploré plusieurs techniques tel que le sukashi (le papier filigrane) le rakusuishi (les projections d’eau), l’unryu (la fibre brute mélangée a la pulpe). Ce travail s’inscrit dans la continuité de notre traversée, et nous permet d’investir dans la suite de nos projets : le retour à vélo et l’écriture du livre. Votre soutien nous touche profondément et nous aide à avancer pour la suite.