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Gandariah JDR

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Des papillons amers dansaient autour des lumières de toutes les perles d'anqys, - ces bulbes alchimiques qui éclairaient par le biotope d’anguilles phosphorescentes - constellant les coupoles. Le palais brillait de mille éclats pâles à travers la nuit, éclairée par des astres rouges, vert, bleus, turquoise. Je m’imaginais parfois que certains mondes, aux galaxies trop grandes et aux énergies plus ternes, ne distinguaient pas la teinte des étoiles. Il leur semblerait alors les percevoir que tel un tapis de poussières. « Les douze signes astrologiques habituels sont: Le bouc, indépendant et rebelle; la hyène, arriviste et joviale; le veau, doux simple et esthète; le serpent, charismatique, rusé; les amants, passionnés, nostalgiques; le tigre, fort de caractère, dynamique; la baleine, placide, éclairée; la clepsydre, sage, mesurée; le requin, agressif, déterminé; le singe, joueur, ingénieux; le scorpion, discret, inflexible. » L’Astrologie des Novices, école Sérapéenne. Quand nous étions réunis avec mes collègues, j'avais beaucoup de choses à l'esprit. J'entendais toutes les questions des apprentis, sûrs de leurs valeurs, générations imbéciles nés du grand orgueil de la fortune du quartier palatin. S'ils avaient sû que j'étais un rayat, ils auraient changé leur regard, mais j'étais apprêté par ma tendre épouse - elle veillait à mon rang de fonctionnaire -. N'avais-je pas triomphé dans son coeur, au suyamur, par le poème que m'inspiraient les étoiles? Depuis les choses s'étaient tassées, et nous restions liés par une grande amitié. Mes collègues ne l'avaient jamais rencontrée, car elle ne fréquentait pas le palais. Elle ne passait même plus à mon travail pour regarder par la lunette, elle semblait ne plus vouloir se montrer du tout, comme si la mauvaise réputation de son union l’accablait. J’avais une vie bien stable, une besogne très bureaucratique, et je ne risquais pas la démission. Ma carrière représentait peu d'espoirs, mais ce fut cette malencontreuse histoire qui fit changer tant ma vie que sans doute, celle de bien des gens. L'astrologie était déjà dans mon esprit depuis ma naissance, sous la clarté des lunes et de nos étoiles colorées. J’étais intrigué par cette discipline depuis que j’étais né, me disait-on, sous le signe de l'Oisillon Blanc; petite constellation du mois décannuel de Dahtâ. Mais là, sans explication, nous faisions face à une éclipse sur l’Étoile du Shadiraï, le Coeur-Royaume. Elle avait tout simplement disparue. Chacun d'entre nous l'avait constaté à la grande lunette, et vérifié l'instrument au grand cadran. On se faufilait de propos murmurés pour s'épargner le rôle d’apporter au souverain l’annonce de sa disgrâce. C'est à moi qu'il revint d'annoncer la "chute de l'astre" au Roi des rois. Grand Astrologue Royal du collège d'Izkandaraï, c'était le titre qui m'était conféré pour la cause, après avoir enduré la peine de services personnels désobligeants pendant quarante années. J'étais presque médecin, faisant fonction ça et là dans mes quartiers, auprès de la petite communauté qui m'avait été confiée à titre de tribu, bien que les confréries ne m'aient jamais sourient. En gravissant les marches du centre palatial impérial, après avoir croisé de nombreux groupes de courtisans affairés à écouter les illusions qu’ils engendraient, le vizir de la Sûreté shadirite, Omar, vint me voir. Je cru qu'il décela quelque chose dans mon oeil à son sourire malin. Il me glissa: – Paix sur vous, Muttaleb. Toutes mes félicitations. Quelques soient les nouvelles, parlez le ton haut. Notre souverain entend moins bien que dans ses jeunes années. La vaillance est la première qualité attendue d'un gandari. Je lui avais répondu quelque chose comme ceci: – J'ai bien saisi cela, vizir. Auriez vous quelque ambitieux projet pour les temps qui nous attendent? N'êtes vous pas le reflet populaire de l'ombre du pouvoir, ce qu'il n'arrive pas à assumer aussi bien qu'avec vous? Gandariah, L’Age de la Pénombre de Fabio Casa