Jeunes en Mouvement pour la formation et le travail en Tanzanie !

Jeunes en mouvement : Le Mouvement ATD Quart Monde à Dar es Salaam en Tanzanie soutient depuis 2010 la formation professionnelle de jeunes adultes ayant souvent été déscolarisés au début de leurs études secondaires. Les jeunes amis d’ATD Quart Monde sont investis comme bénévoles dans leurs quartiers, pour leur communauté, ils animent notamment une bibliothèque de rue avec une soixantaine d’enfants dans le quartier défavorisé de Tandale et organisent des sorties à la Bibliothèque Nationale de Dar es Salaam. Au fil des années, ATD Quart Monde a noué des partenariats avec des centres de formation professionnelle (Vocational Training Center - VTC) et plusieurs jeunes amis ont ces dernières années obtenu des diplômes. En Janvier 2022, à travers une méthodologie participative aux critères précis invitant à être solidaires avec les plus précaires, les quinze membres du groupe de jeunes amis d'ATD Quart Monde ont choisi cinq d'entre-eux qui bénéficieront d'un co-financement de leur projet de formation professionnelle. Le travail de formalisation, rédaction et budgétisation de ce projet* a été pensé et rédigé avec certains jeunes amis d'ATD Quart Monde dans une optique de formation mutuelle et d'amélioration de leurs compétences. * La méthodologie et le budget du projet sont accessibles sur requête en anglais et swahili. Société en mouvement cherche solutions : La Tanzanie fournit un effort important pour former professionnellement de nombreux jeunes pour différents secteurs de l’artisanat et de l’industrie : charpenterie, soudure, électricité, énergie solaire, mécanique automobile, fabrication de pièces industrielles, chauffeurs, couture, maintenance informatique, réparation de smartphones, etc. Ces formations incluent aussi l'apprentissage de l'anglais et un socle de connaissances pratiques pour la gestion d'une activité économique (budget et marketing). Article du 17 Mai 2021 du quotidien Mwananchi sur l'importance de l'apprentissage de l'anglais dans les centres de formation professionnelle. Malgré cet effort de nombreux jeunes formés et diplômés arrivent sur le marché du travail avec des difficultés à trouver un emploi pérenne et décent correspondant à leurs envies et qualifications. L’industrie en plein essort recrute des jeunes, cependant moins que le nombre de diplômés sortant. Cela a été l’objet d’un débat public et est une préoccupation de l’État tanzanien. Par exemple, dans le secteur de l’électricité domestique, les nouveaux propriétaires de maisons individuelles peinent à trouver des électriciens alors que de nombreux électriciens diplômés n'arrivent pas à travailler dans leur secteur... Beaucoup de jeunes diplômés souhaitent débuter une activité indépendante, cependant nombre d’entre-eux venant des milieux de la grande pauvreté n’ont pas le capital économique nécessaire, seul ou associés, pour acheter des outils, louer un local pour travailler, payer les taxes et/ou ouvrir un magasin avec suffisamment de produits. L'exemple de Godfrey, artisan électricien : Un premier groupe de jeunes amis d’ATD Quart Monde est dans cette situation. L’un d’entre-eux, Godfrey Mwaja, du quartier de Tandale, soutenu pour être diplômé en électricité et en installation de panneaux solaires, a multiplié les entretiens avec des entreprises, il a obtenu quelques emplois journaliers et temporaires dans le secteur ou des propositions sous-payées et peu décentes. Godrey l'électricien et un de ses diplômes, d'installateur de panneaux solaires N’ayant pas de réseau familial et professionnel et la possibilité d’être coopté pour être embauché en entreprise, il a décidé avec trois proches, amis et anciens camarades de promotion, d’entamer les démarches pour lancer une activité indépendante d'électricien liée à l’ouverture d'un magasin de matériel d’électricité. Emploi temporaire : Godfrey et un ancien camarade de classe installant des lampadaires avec panneau solaire pour l'entreprise Ensol. Godfrey est allé se renseigner auprès du gouvernement local de son quartier pour les conditions d’obtention de prêt à taux zéro ainsi qu’auprès d’organismes de micro-crédits. Les prêts alloués sont trop faibles pour commencer l’activité qu’il envisage (par ex. : prêt communautaire à 100,000 TZS, env. 40 €). Pour débuter une activité d’artisan, il faut environ 1,000,000 TZS (env. 375 €) et pour ouvrir un petit magasin environ 7,000,000 TZS (env. 2,600 €). Godfrey est aussi allé dans une banque 'classique', cependant sans apport de capital initial, il ne peut pas obtenir de prêt. Même si le coût de la vie est bas en Tanzanie, certains outils techniques ou technologiques coûtent proportionnellement au revenu moyen plus chers qu’en Europe et sont totalement inaccessibles neufs et d’occasion à une grande partie de la population.