INVENDABLE N°3 - MERDE IN FRANCE
Et si Invendable n'existait plus ?
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INVENDABLE N°3 - MERDE IN FRANCE
Nous avons fait un rêve. Nous étions approchés par un mystérieux investisseur. L'inconnu nous donnait rendez-vous au Café de la Paix, à Paris. Avant même de prononcer un mot, il nous glissait une enveloppe en craft sur les genoux. C'était juste un acompte. Le type disait s'appeler Vincent Bolloré. Il proposait de nous verser un SMIC, de nous louer des bureaux, de nous payer des costumes, des voitures, des logements de fonction. On répondait "Non merci", on rendait l'enveloppe, on payait l'addition sans trembler, alors que ça coûtait une blinde, et on rentrait chez nous à pied en pensant "Rah, les cons". Notre rêve n'est pas à vendre. Si vous nous lisez, vous savez qu'il n'est question ici que d'enthousiasme. Pour la plupart d'entre vous, vous avez dévoré "Berlin en berline", "Let's get lost", "Autostop Poutine" et vous vous grattez le bras en réclamant une dose de plus. Pour ceux qui nous découvrent, il est temps de vous foutre un coup de pied aux fesses et de prendre le train en marche parce que vous avez envie de lire "Merde in France", comme tout le monde. C'est le dernier numéro de la première saison d'Invendable, déjà, qui vous plonge dans le bourbier gaulois de l'été dernier, sur trois mois de cahots en Fiat Panda. Vous êtes des puristes, on n'a même pas besoin de vous convaincre. 30 ou 90 euros, qu'est-ce que c'est ? Au fond, quand on y pense, ce magazine du jubilé, vous le méritez autant que nous. Vous gagnerez le statut de mécène et les dons sont défiscalisés, il parait, en tout cas vous aurez votre nom sur un morceau de marbre ou de papier et puis le numéro, bien sûr, avec le timbre sur l’enveloppe et la petite dédicace qui va bien, un supplément inédit, une photo, des autocollants, tout plein de sucreries, généreuses récompenses de votre générosité dans ce monde idéal où vous soutenez la presse indépendante et où la presse indépendante vous le rend bien. Vous pouvez aussi faire un don libre, témoignage de votre liberté et de votre misère miséricordieuse. Oui, vous avez tout dépensé à Noël mais c'est une mauvaise raison pour ne pas creuser davantage vos trous dans le budget. Prenez de bonnes résolutions, réduisez la cigarette, l'alcool, les transports en commun, bref, changez votre mentalité budgétaire comme dirait le regretté Michel Barnier mais financez-nous, fi de Diou. Mettez vos pièces à l'édifice d'un temple sans marchands où le peu de flouze qui revient est immédiatement réinvesti dans l'impression de magazines à vendre etc. et ça crée un cercle qui, à défaut d'être vertueux, fait kiffer tout le monde et c'est bien pour ça qu'on est sur ce maudit caillou lancé à cent mille à l'heure autour du soleil, pour kiffer, oui ou non ? On a raison ou on n'a pas raison ?
Invendable ne se présente plus, sauf aux généreux donateurs. Nous sommes une joyeuse équipe de reporters indépendants qui publions nous-mêmes des magazines d'une centaine de pages où vous sont racontés de grands reportages sous une forme débridée, du journalisme en caméra embarquée, de longs récits de voyage "impertinents mais documentés, à la fois sérieux et olé olé", comme le stipule notre site internet juste ici. Tous les quatre mois, plongez dans une région du monde en compagnie de ceux qui l’arpentent. Anecdotes perdues, rebondissements improbables, questionnements sur la profession et les sujets, Invendable c'est tout ce que les autres publications laissent de côté mais qui fait le sel du métier. Après le n°0 "Berlin en berline", virée en Fiat Panda dans le Berlin des artistes russes exilés, le n°1 "Let's get lost", traversée en Honda Odyssey du coeur trumpiste des États-Unis, le n°2 "Autostop Poutine", épopée en stop à travers la Russie en guerre, le numéro 3 "Merde in France" remise ça dans la Fiat Panda historique pour 10 000 kilomètres dans le bourbier gaulois de l'été passé. - INVENDABLE N°3 MERDE IN FRANCE Chers compatriotes, vous tiendrez bientôt dans vos mains frémissantes le troisième et ultime volet de nos errances, celles d’une petite équipe qui vous a vu grandir avec émotion, ô cercle de nos lecteurs, peuple fanatique. C'est notre chant du cygne avant de lâcher le mic à d'autres reporters qui vous raconteront leurs vies à eux. Ça se passe en France, eh oui, pourquoi pas ? Comme Ulysse ou Dupont de Ligonnès, on boucle l’aventure à la maison et puis on disparaît. Souvenez-vous, l'été dernier, la délicieuse saison des élections à répétition et des Jeux olympiques. En Fiat Panda 1995, nous roulions par monts et par vaux, évitant les péages, titillant le chaland sur les terrains minés de “l’identité française” et du rapport aux médias, une affaire de 10 000 kilomètres en terre natale, de la vallée de la Roya au Puy du Fou en passant par les Saintes-Maries de la mer, Bugarach, Tarnac, Sochaux, Hénin-Beaumont, Landunvez. Voilà, ça repartait, la route et les invitations à gauche à droite pour pérorer sur ce qui unit et divise “l’archipel”, comme dirait l’autre, qui s’appelle un pays. On s’était engagés sur les départementales françaises la fleur aux dents, le Pastis entre les pédales, avec l’assurance joyeuse d’être à rebours de l’actualité, de n’avoir rien à vendre aux journaux et de l’avoir bien cherché. Et puis, et puis, vous savez ce qui est arrivé, Jupiter a prononcé la dissolution, le con.
À quoi servira la collecte
La collecte servira à engraisser les grands actionnaires d'une imprimerie normande. Elle s'appelle Le Révérend, elle est installée à Valognes. Nous lui sommes fidèles depuis les premiers jours de l'aventure Invendable. À cette époque, elle possédait encore une succursale à Paris, dans le quartier de la Bastille, un lieu magique qui sentait l'encre et le papier chaud. Cette succursale a fermé. Comme quoi, le business n'est pas florissant. La collecte servira à engraisser les grands propriétaires des librairies indépendantes. Elles sont désormais nombreuses à nous commander et recomander, de Marseille à Douarnennez, de Marmande à Strasbourg en passant bien sûr par Gap, Sète, Bordeaux ou le XXème arrondissement de Paris, coeur du réacteur de notre succès stratosphérique. C'est peut-être grâce à l'une d'entre elles que vous nous avez découvert. La collecte servira à engraisser les grandes assisté.e.s de l'intermittence du spectacle. Le soir de notre traditionnelle soirée de lancement qui aura lieu le 8 février 2025 (notez-le, ça ne se manque sous aucun prétexte), deux talentueuses artistes de Calais et Strasbourg vous feront taper du pied jusqu'au milieu de la nuit avant que deux beatniks de Bezac ne prennent le relais pour casser tout ce qui ne l'aura pas encore été. La collecte servira à engraisser notre grand compte en banque associatif. Un compte en banque tellement grand qu'il y a de la place. On n'avait pas osé lancer de campagne de don pour le n°2 parce qu'on est mignons mais qu'on n'a pas été dégourdis sur ce coup-là. On a donc près de 2 000 euros de trésorerie mais plus de 8 000 billes à sortir d'ici le mois de mars pour 1 000 premiers exemplaires du n°3 et 1 000 seconds tirages du n°2, épuisé, le bien aimé. Pour rappel, Invendable ne tourne qu'à l'enthousiasme, le nôtre et le vôtre. Il n'existe que grâce au bouche à oreille, aux dons individuels et aux ventes à prix cassé. Nous ne touchons aucune aide d'aucune sorte et aucun de nos membres ne se verse le moindre centime, ni pour la réalisation des reportages, ni pour le travail et la publication des photos et des textes, ni pour la maquette, le graphisme et les corrections, ni pour la logistique des commandes, ni pour la diffusion/distribution auprès des libraires, ni pour l'animation du site et des réseaux sociaux, ni pour cet appel à la mobilisation générale, pourtant joliment exécuté.