L'Enracineuse, pépinière forestière locale et ateliers nature en Essonne

Wahou... Ca y est, nous y sommes... 100% ! Le premier palier est atteint. Cela veut dire que l'argent va pouvoir être débloqué. MERCI pour tout ça... MERCI pour votre confiance, MERCI de croire en mon projet, MERCI pour vos mots tous plus gentils les uns que les autres, MERCI pour tout l'Amour que vous m'offrez, MERCI pour les larmes que vous me faites verser, MERCI pour les rencontres incroyables que ce financement provoque... Mais tout ne s'arrête pas là ! Après les pots et la terre, il reste encore beaucoup à faire pour m'installer. Le 2ème palier (10 000 euros) me permettra de financer : - le système d'irrigation - du petit matériel et équipement (brouettes, bâches, tables de semis, pelles, plaques alvéolées, ombrières...) - les certifications pour l'obtention des labels agriculture biologique et Végétal Local. Je reste convaincue que chaque arbre qui nait est un espoir pour demain. Alors, ne lâchons rien ! MERCI !! Très fort. Adeline ---------------- Bonjour, Je suis Adeline et j’ai un projet fou : faire naître des arbres et des arbustes forestiers locaux. Replantés en Essonne et dans le sud de l’Ile-de-France, ils recréeront des corridors écologiques et redonneront leur place à la flore et faune locales. Consciente de l’urgence d’agir pour la préservation de la biodiversité et la lutte contre le réchauffement climatique, j’ai cherché comment, moi, à mon échelle, je pourrai faire bouger les choses. Les évènements, mes valeurs, mes envies, la vie m’ont mené à ce projet fou qui me ressemble et me porte : la création de l’Enracineuse, une pépinière de végétaux forestiers locaux et des ateliers pour (re)créer du lien avec la nature. L’idée est simple : faire naître en pépinière des arbres et des arbustes forestiers indigènes, c’est-à-dire qui poussent naturellement dans les écosystèmes locaux. Ils sont les plus adaptés à nos sols, notre climat et à notre faune. Ils sont aussi probablement les plus à même de s’adapter aux changements à venir. Ils seront destinés à être plantés en haies bocagères, en forêts denses, dans des espaces urbains végétalisés, dans des écoles,... Et puis, parce qu’on ne protège que ce qu’on aime et qu’on n’aime que ce qu’on connaît, il est essentiel de (re)créer du lien avec la nature. Pour cela, j’anime des ateliers ludiques et créatifs pour ouvrir le regard sur la diversité et la richesse de la nature. Sensible à l’art sous toutes ses formes, je rêve la pépinière comme un lieu de cultures, agricole mais aussi artistique. Expositions, spectacles, concerts, poésie... elle pourrait être un tiers-lieu pédagogique et artistique, qu’on visite pour le plaisir et la rêverie. Pour réaliser ce rêve un peu fou, j’ai quitté mon poste de professeur des écoles en juillet dernier et je me suis jetée à temps plein dans l’aventure. Depuis, mon temps se partage entre ateliers nature dans les écoles ou auprès de familles, collectes de graines, inventaire botanique en forêts, formations à la botanique (apprendre à connaître les végétaux qu'on produit est essentiel), à la comptabilité, à la communication... et démarches administratives pour lancer tout cela. C’est beaucoup d’apprentissage, de découverte et énormément de joie et de bonheur. Les premières plantations, débutées en août 2020 sur mes balcons, étant très expérimentales, j’ai fait le choix de les donner intégralement cet automne. Mes premiers bébés seront donc plantés dès cet hiver dans de bonnes conditions pour se développer et grandir. La majorité sera plantée par l’association Boomforest et la mairie de Villiers-sur-Orge, à la fin du mois de novembre (pour y participer : https://jagispourlanature.org/activite/plantation-de-mini-foret-miyawaki-villiers-sur-orge). Chaque année, une partie de la production sera réservée à des plantations pédagogiques ou militantes et vendue à prix coûtant. Mais pour la suite, si je veux produire 15 000 plants de qualité par an, j’ai besoin de m’équiper. Cela garantira de meilleures conditions de développement à mes arbres et à moi de meilleures condition de travail. L’Enracineuse est née et existe par le collectif. L’énorme soutien que j’ai reçu depuis le début de cette aventure est une source d’énergie incroyable pour moi et me porte véritablement dans les moments de doute (car évidemment, il y en a aussi). J’ai rencontré des personnes incroyables qui sont devenues aujourd’hui des ami.e.s proches. Et je trouve que c’est aussi ce qui en fait la beauté de cette aventure. J’avais donc envie de poursuivre cette démarche collective dans le financement et de donner l’occasion à l’Enracineuse de rassembler des personnes ayant envie d’agir pour la biodiversité et contre le réchauffement climatique autour d’un projet auquel je crois profondément. Concrètement, c'est quoi le métier de pépiniériste forestière ? Pour reproduire des végétaux forestiers, il faut avant tout apprendre à les connaître, les reconnaître et comprendre leurs besoins et leurs rôles dans l’écosystème où ils vivent. Ce sont donc des heures de balades en forêt, d’observation, le nez dans les livres, les mains dans les feuilles et la terre… (quel bonheur!). Et puisque je réalise moi-même mes collectes de graines, j’en profite pour réaliser des inventaires des forêts et prélever des graines. Afin de garantir la diversité génétique des espèces, je collecte sur un grand nombre de sujets différents (idéalement au moins 30 sujets différents par espèce) un maximum de 20 % des fruits/graines pour laisser les autres à la nature. Une fois collectés, je ramène les fruits chez moi. Commence alors un travail plus ou moins long en fonction des fruits. Certains doivent être dépulpés (retirer la pulpe du fruit pour en extraire les graines) à la main ou l'aide de tamis. Puis les graines sont triées manuellement pour retirer les derniers restes de fruits et les graines abimées. Elles sont ensuite mises à sécher en claies et enfin stocker à l'abri de l'humidité. C’est aussi un moment magique où je mets à nu des graines qui contiennent l’avenir d’un arbre, des concentrés de vie, que je peux tenir dans mes mains et dont je dois prendre soin (quel privilège!). Ensuite, il faut lever la dormance de ces graines pour pouvoir les semer à la bonne saison. En effet, à quelques exceptions près (les glands par exemple), lorsque les graines sont produites, elles sont endormies. Elles ont besoin que certaines conditions soient réunies pour se réveiller et pour germer. Certaines graines doivent passer par une période relativement chaude (l’automne), puis par une période froide (l’hiver). D’autres devront être ingérées par un animal (chaleur) et passées dans son système digestif (acide gastrique) pour se réveiller. La stratification sert à reproduire ces conditions pour garantir la germination. Ainsi, la graine de néflier devra par exemple être trempée dans l’acide sulfurique, avant d’être placée dans l’humidité au froid pendant 12 mois. La graine de cornouiller sanguin a, elle, besoin d’être stratifiée à chaud (placée dans l’humidité à 20°C) pendant 6 mois, puis à froid (4°C) pendant 3 mois. Chaque graine est unique et doit recevoir les soins dont elle a besoin pour donner la vie. Puis, vient le temps des semis… Chaque graine est mise en terre dans des cagettes de semis ou des plaques alvéolées. Certaines ont commencé à germer pendant les derniers jours de leur stratification, d’autres le feront en terre directement. Quand les plantules sont suffisamment grandes, elles ont alors besoin d’être transplantées individuellement dans des pots où elles pourront s’enraciner et grandir jusqu’à leur vente et leur plantation en pleine terre, un an après. Les pots sont conçus particulièrement pour les plants forestiers, permettant un bon développement du système racinaire (18 cm de profondeur, antichignons et grillagés en dessous). C’est à ce moment-là que sont introduits les mycorhizes. Ces petits champignons, que je cultive toute l’année, permettent aux végétaux de communiquer entre eux et de se transmettre les minéraux dont ils ont besoin. En les introduisant dès la transplantation des jeunes plantules, l’arbre va développer ses racines avec elles, créant une symbiose qui lui permettra dès sa mise en terre de se relier aux mycorhizes présentes dans la terre et de se relier aux autres végétaux, intégrant le système de communication forestier déjà existant et favorisant sa reprise et son développement. Chaque pot est paillé avec du mulch pour limiter l’évaporation de l’eau, comme c’est le cas en forêt. Il est alors temps de laisser la nature faire son œuvre, d’observer et de s’émerveiller des pousses, des bourgeons qui éclosent, de chaque nouvelle feuille qui apparaît. Certaines espèces qui s’y prêtent seront bouturées (le saule blanc ou le chèvrefeuille des bois par exemple). Il s’agit là aussi de prélever des rameaux sur un maximum de sujets car, même si la bouture est un clonage, cela permet une multiplication rapide de végétaux sélectionnés.