LA DERNIÈRE ILLUSION, le premier roman graphique des Éditions Sans Nom

Toujours fidèle à sa ligne éditoriale en diagonale, l'association des Éditions Sans Nom, la plus anonyme des maisons d'édition, revient pour un 10ème titre, et cette fois, c'est une bande dessinée ! Avant tout chose, régalez-vous de planches noires comme la nuit ! Adrien Delombre, jeune artiste en lutte permanente contre le monde, contre l’art et contre lui-même, croise la route de Laure, jeune femme libre et ivre de poésie. S’accepter, se comprendre, chuter parfois, l’amour suffira t’il à endiguer cette vague existentialiste qui emporte les émotions comme un torrent de montagne ? GÉNÈSE DU PROJET En 2007, au détour d'un vernissage, michel friche propose à laurent claret de lire le journal d'adrien delombre. Il lui a semblé discerner dans la mélancolie qui se dégage de ses dessins de paysages une parenté lointaine avec l'éloignement de la société recherchée par le peintre disparu. Michel a en effet « hérité » du journal et de quelques toiles, c'est un héritage aussi lourd à porter que chargé d'une signification qu'il ne voit pas comment faire connaître. Il ne sait pas trop ce que Laurent pourra en faire, mais cela l'intéresse d'avoir un premier avis. Cette rencontre va être décisive. Laurent cherche depuis quelques temps à mettre en images deux drames personnels dont il a été témoin, mais sous une forme romancée. Le contenu du journal, au propos aussi radical qu'étranger aux normes sociales, va lui permettre, à travers son adaptation, de restituer tout à la fois l'expérience vécue sous une forme communicable et de rendre hommage à une cicatrice qui traverse toute l'histoire de l'Art : celles des artistes en rupture de ban qui n'ont jamais voulu (jamais « réussi » diront les cyniques) trouver ni une place dans le milieu, ni un succès sur le marché, ni la moindre reconnaissance dans le monde culturel, du moins de leur vivant. Entre autres travaux, cette adaptation prendra plusieurs années de travail. C'est à l'invitation de talion’h kaärd, écrivain et photographe, et co-fondateur des Éditions Sans Nom, que ce projet demeuré quasi-confidentiel voit une sorte d'horizon apparaître. Cette bande dessinée a été entièrement revue et retravaillée pour cette publication. LES CONTREPARTIES EXCLUSIVES L'ex-libris de fabcaro fabcaro n'est pas seulement écrivain, auteur de bande dessinée, scénariste. « Dans une autre vie », comme il l'écrit dans sa préface, il a aussi été auteur-compositeur-interprète, et c'est à ce titre qu'il apparaît dans la bande dessinée. Il nous fait l'immense honneur de préfacer le livre de notre camarade laurent, et exclusivement à l'occasion de cette campagne de financement, a dessiné un ex-libris numéroté et signé pour les collectionneurs et collectionneuses de pièces rares ! Merci à toi fabcaro :) Les marque-pages de la campagne Une nouvelle série de marque-pages voit le jour, avec des photos et dessins originaux, adaptée au format bande dessinée Les tirés-à-part exclusifs laurent claret a sélectionné 3 dessins parmi ses recherches pour les retravailler et les proposer exclusivement sur KissKissBangBang sous forme de tirages de qualité signés. Les dessins originaux Portraits des personnages réalisés pour le plaisir, paysages n'ayant pas été retenus pour la bande dessinée ou même dessin ayant servi à élaborer une planche, ces dessins originaux au format A4 ou A3 n'attendent que de trouver une nouvelle maison. Le choix se fera parmi 9 dessins. Les planches originales Pour cette contrepartie exclusive, le choix de la planche au format A3 se fera directement auprès de laurent claret avec qui vous serez mis en relation, parmi un large choix qu'il vous proposera. En voici 2 exemples. REPÈRES BIOGRAPHIQUES ADRIEN DELOMBRE Mais une question demeure : qu’est devenu adrien delombre ? Voilà Dix-sept ans qu’il n’a pas donné signe de vie. A-t-il réellement, physiquement, quitté la société des hommes ? Ou bien erre-t-il, fantomatique et anonyme, au milieu de l’agitation – autre façon de disparaître ? fabcaro, extrait de la préface adrien delombre - autoportrait (2002) adrien delombre naît vers 1972. Ses relations extrêmement distendues voire inexistantes avec sa famille, tout comme l'absence de documents administratifs (dont il s'est manifestement débarrassé) ne nous permettent pas d'établir une biographie plus précise. Arrivé à l'âge adulte, il ne travaille pas et vit probablement d'aides sociales (bien qu'encore une fois, rien ne permette de l'affirmer avec certitude). L'argent ne semble pas être son problème, ou si c'en est un, c'est en tant qu'« ennemi ». Malgré son goût pour la solitude qui ressort de ses écrits, il navigue quelques années dans un milieu vaguement « artistique » où il se fait quelques « amis », même si son journal avouera plus tard qu'il méprise l'un autant qu'il ne croit pas aux autres. En une dizaine d'années, il produit à peine une cinquantaine de peintures sur toile de moyens ou grands formats, à l'acrylique noire, et quelques centaines de dessins. La « production » semble être une autre de ses cibles, non pas à atteindre mais à détruire, et un grand nombre d'œuvres sont probablement perdues à jamais, dévorées par le feu. Il disparaît à la fin de l'année 2005, laissant derrière lui quelques peintures, et le journal qu'il a tenu de la dernière année qu'il a passée parmi nous. ------- LAURENT CLARET Lors de nos ateliers d'écriture, je me suis souvent demandé si laurent claret était réel. Alors oui, je vois ces jambes qui marchent, ces mains qui tracent, ces yeux qui clignent. Mais est-ce laurent claret ? Est-il clair ou trouble, comme perçu dans un espace myope ? N’est-ce pas plutôt une planète, géante et gazeuse, de rouges et d’ocres veinée, dont on enlèverait successivement les couches pour y trouver toujours de nouvelles merveilles à ressentir, des méthanes mentholés, des cuivres duveteux, des phosphates gourmands. Et au fond, au centre de ce maelström, peut-être y a t’il un laurent claret ? Ou peut-être un passage vers ailleurs ? talion'h kaärd, commentaires eschatologiques VII, p202 laurent claret - autoportrait laurent claret est né en 1973. Il suit des études universitaires d'Arts Plastiques qui l'éloignent pendant plusieurs années du plaisir de dessiner. Dès son départ de l'Université, il reprend papier, crayon, gomme, feutres et pinceaux pour raconter des histoires tristes en bande dessinée. Certaines de ces histoires seront publiées dans le fanzine toulousain Blackout et la revue confidentielle Synaps. Il aime dessiner les visages, les corps, les paysages et les arbres, et montre parfois ses dessins dans des expositions collectives ou individuelles. En parallèle, il enseigne les techniques de dessin auprès de personnes curieuses et enthousiastes, ce qui est probablement un des meilleurs métiers au monde. La dernière illusion est son premier livre. QUI PUBLIE LA BANDE DESSINÉE ? Les Éditions Sans Nom est une maison d’édition indépendante et autogérée qui s’est montée collectivement sur la région toulousaine voici maintenant trois ans. Elle réunit poètesses et poètes, sociologues, écrivaines et écrivains, musiciennes et musiciens, mais son essence est la rencontre improbable d'une quinzaine d'auteures et auteurs désirant construire un modèle original dans le paysage actuel de l'édition. Par sa forme, puisque notre maison d'édition est une association collégiale, où chaque voix compte autant qu'une autre, où toutes les décisions se construisent collectivement. Par son fond, car notre ligne éditoriale est volontairement, obstinément, absurdement éclectique : de la littérature de genre, des essais politiques, ou encore des autobiographies décalées. Vous entrez chez nous comme chez votre libraire fétiche : vous y trouverez toujours votre bonheur. Par son modèle économique, puisque notre financement s'organise en deux étapes : l'une par la participation d'une communauté, l'autre par la diffusion en librairie. Par ailleurs, nous privilégions les circuits courts, puisque de l'écrivain à l'imprimeur, on privilégie la région. Nous avons choisi d'enlever les majuscules aux prénoms et noms des auteur·e·s pour, comme le pensait gloria jean watkins, nous extraire du culte de la personnalité capitaliste. Au nom propre - appropriation, limitation, propriété d'une personne - nous préférons écrire le nom commun, pour démontrer que l'important n'est pas l'identité de la plume, mais la substance de son oeuvre.