URSULA HANES, une réflexion artistique
J’ai rencontré Ursula Hanes lors du vernissage de son exposition collective avec Vianney Pinon, photographe, à l’Espace Van Gogh à Arles. Je ne connaissais ni son travail, ni le personnage, mais j’en avais beaucoup entendu parler. Je me suis approchée d’elle et me suis présentée. Son regard est venu à la rencontre du mien, un regard empli de lumière, de joie, de vie, comme rarement j’en avais vu. Elle m’a tendu la main ; une main fine, fragile, longue, douce que naïvement j’ai serrée avec prudence, de peur de la casser. Mais force était de constater que sa main était plus forte que la mienne ! Je me suis demandé comment cette dame, au corps si frêle, tordu comme un tronc d’olivier, pouvait encore sculpter et exposer ! Après quelques mots d’échanges courtois, Ursula m’a invitée à faire le tour de l’exposition pendant qu’elle poursuivait ses salutations. Je découvre ses œuvres : la sensation d’un message profond sur la vie vient toucher mon cœur. Quelques semaines plus tard, je ressens la profonde envie de la connaître, et je la contacte. Elle m’invite à venir prendre un thé à Fourwinds (Aureille), où elle vit, et à visiter son atelier. Le rendez-vous est convenu. Je frappe à sa porte, Ursula m’ouvre et me fait entrer. Son sourire et son regard sont toujours de la même intensité et exercent sur moi le même effet de fascination. Sur la table, le thé est prêt accompagné d’un panettone. Intimidée, j’observe son intérieur. Ursula, malgré sa vue défaillante, suit mon regard. Elle entame la conversation, les mots viennent seuls, nos échanges sont immédiatement riches, ma timidité disparaît, et mes questions s’enchaînent. Quelques heures s’écoulent, puis elle m’emmène dans son atelier regorgeant de pépites. Deux ans s’écoulent avant que je ne recroise Ursula à un nouveau vernissage. La fascination est la même, quelque chose de fort se tisse entre nous et nous échangeons l’idée de faire un film sur sa vie, son œuvre. Je viens régulièrement chez elle, afin d’apprendre à la connaître. Le personnage est riche intérieurement, mais Ursula n’est pas facile ; moi non plus, alors nos caractères se confrontent, quelques frictions, quelques mises au point, nous nous cherchons, nous nous apprivoisons, toujours dans le respect de l’autre, dans la bienveillance. Enfin, nous constatons que nous avons beaucoup de points communs et que nos visions du monde, de la création, de l’autre sont très proches. La sagesse de son âge vient me rassurer, m’encourage, me donne de la force, me recentre, m’ouvre l’esprit, me conforte dans mes choix, éloigne mes peurs et m’offre un autre angle d’observation sur la vie. Alors je comprends que là est le sujet de notre film : sa vie comme support de réflexion sur l’essence même de la création. Créer n’est pas seulement une profession, mais surtout une raison d’être. Le film suit Ursula Hanes, 91 ans, artiste sculptrice en pleine création. Elle revient sur son parcours et raconte sa vie, celles et ceux qui l’ont influencée et celles et ceux qu'elle influence à son tour.
Les financeurs dit " classique" malgré leur intérêt pour le projet se voyaient confronter à la problématique de l'âge d'Ursula, qui avait , alors, 89 ans quand j'ai commencé mon film et l anon-garantie d'aller au bout. J'ai décidé de prendre le risque avec le soutien de quelques amis et mécènes qui ont permis de concrétiser la première partie. Aujourd'hui Usula a 91 ans et elle sculpte toujours. Nous sommes dans la dernière ligne droite. Montage son , musique et mixage 5300€ Tout sera effectué au Studio 2C avec Aurélien Marini à Plan d'Orgon. la différence pour la commission KKBB