C’est Etna, jeune femme sans âge, errante et solitaire dans les rues de Paris, un magnétophone à son bras ; à travers lui elle vit en boucle sa vie passée et la perte de son enfant.

Photo Hugues Anhes

Dans le magnétophone, son fils est encore un enfant. En écoutant en boucle l'écho de cette vie révolue, elle ressasse et s'enivre du passé .Le corps s’assouplit, les pulsions reviennent comme des poussées qu’elle renferme. Chaque partie de son corps agit comme une mémoire, déroulant les différents chapitres de son existence. Etna, le corps bouleversé de réminiscences, arpente les rives de sa mémoire, révélant les dédales d'une vie marquée par la perte.

ETNA sera un court-métrage de fiction où "le mouvement" se fondra avec la réalité car la danse n'est pour moi qu'une fourchette pour raconter.

Photo Hugues Anhes

Etna danse pour conjurer le sort et la malchance, pour retenir encore un peu en elle la chaleur du vivant. Elle danse, car sous les oripeaux perdure le désir de sentir, d'être et d'aimer.

Photo Hugues Anhes

Les sans domicile fixe ont un rapport particulier à la foule, au brouhaha; alternativement spectateurs puis acteurs, ils sont, de toute façon, exclus de la vie « normale ». Etna, oubliée de tous, voit le monde et l'ignore. Cette masse anonyme est dans son esprit confus sa famille, ses morts, et tout ceux qui l’ont abandonné.

Le son dans mon film aura une grande place, ensemble avec mon ingénieur son Antoine Delagoutte qui a participé à la création sonore de Etna, nous allons défricher les détails de vies, de sensations, de libérations pour raconter aussi profondément que l'image.

Un jeu de temporalité avec le cerveau du personnage qui mélange les sons passés et ceux de la réalité présente.

Extrait du spectacle ETNA: https://www.youtube.com/watch?v=taup6cTN_sk

La folie est un thème qui me touche, car elle est à la fois invisible et omniprésente. Cette société qui se détourne de ceux qui souffrent, les laissant sombrer dans la démence, m'effraie et me révolte. J’ai beaucoup observé et filmé des sans domicile fixe. J'ai entamé un projet documentaire il y a 2 ans sur ce sujet. Je souhaitais comprendre ce qui fait basculer un être dans l'isolement, ce qui précipite les âmes dans la folie. Improbables survivants d'une réalité rafistolée et brinquebalante, ils disparaissent derrière un voile de solitude, errants comme des ombres au cœur de nos cités. Les mondes imaginés, fantasmés par ces êtres à la dérive exercent sur moi une certaine fascination. Les circuits fermés du ressassement, éternels huis clos de la mémoire, forment de petits îlots autonomes perpétuant une réalité sourde et obstinément cruelle.

Après un an de recherches, de dialogues, de rencontres, j'ai décidé de ne pas réaliser de film, par pudeur et respect: utiliser les images sans le consentement des gens que j'avais rencontrés m'est paru indécent. J'avais en effet perdu leur trace. J'ai alors décidé de convertir cette recherche en expérience de corps, d’état et de chorégraphie. Je souhaite vivre dans mon corps une transformation imprégnée de leur présence, de leur histoire.

Le documentaire « St Clément » de Raymond Depardon, bien que découvert il y a une vingtaine d'années, continue à m'habiter, à porter ma créativité. L’énigme et le mystère de ces êtres en équilibre au bord de la mort semblent déplacer l'enjeu de l'existence :

Il ne s'agit plus ni de faire ni d'accomplir, mais de survivre à l'être que l'on est.

Dans mon film il y aura 3 points de vue à l'image et au son. D'abord le regard d'Etna sur le monde qui va et vient sous ses yeux, puis le regard des gens sur elle ou bien leur indifférence et enfin il y aura le point de vue intime de ce qu'elle est et pense au plus profond.

Photo Ryan Le Garrec

La pauvreté est là, au-dessus de nos têtes, comme une épée de Damoclès. Et nous poursuivons notre route sans penser que cela nous concerne. Pourtant, la frontière est mince entre la raison et l’égarement.

Un système à bout de souffle. Un vortex qui engloutit tout et ne laisse aucun espoir. Des hommes et des femmes, au bord du gouffre, sans utopies. Ils sont le miroir d’une société en déclin, d’une société qui ne respire plus. D’un monde qui s’étouffe dans son individualisme.

Et pourquoi tant de gens sont happés dans ce trou, dans ce retranchement. Cela tient à peu. Une perte d’emploi, une perte amoureuse. Une perte qui mène à la dérive et les fait sortir de notre réalité.

En soi, personne n’est à l’abri d’une telle chute, nous sommes tous des funambules et nous résistons comme nous le pouvons. Nous luttons contre la folie qui nous guette.

"Ces personnes ont eux un travail, une famille, des amours comme vous et moi."

C’est de cela que je veux parler, de cette absurdité, de ce monde « presque » invisible qui inonde nos rues.

Thimai Nguyen

BIO

Elle a étudié la danse classique et contemporaine à l’école municipal de Villejuif puis au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris de 1995 à 1999. Á 17 ans elle remportera le deuxième prix au concours de Paris. Elle fera partie de l’école P.A.R.T.S en Belgique pendant un an et demi.

Thimai Nguyen Travaillera de 2002 à 2012 avec le chorégraphe WIM VANDEKEYBUS qui dirige la compagnie ULTIMA VEZ, elle sera danseuse interprète dans plusieurs spectacles de la compagnie comme « BLUSH », « PUUR », « SPIEGEL », « RADICAL WRONG », « ŒDIPE » et dans le film «BLUSH» et «HERE AFTER». Elle assistera Wim Vandekeybus à la chorégraphie pour l’Opéra de Göteborg « BÊT NOIR », au Cirque royal de Bruxelles « Rent a kid no bullshit » et différents workshops dans le monde entier.

Thi-Mai Nguyen réalisera le Making-off du film Blush, et différents clips des pièces de la compagnie ULTIMA VEZ.

En 2008 elle fera l’école de la SAE institut à Bruxelles en Digital film.

Pour une courte période avec MICHELLE ANNE DE MEY sur la reprise de sa pièce culte SINFONIA EROICA.

Depuis 2012, elle travaille pour LA COMPAGNIE DU HANNETON, du metteur en scène JAMES THIÉRRÉE, d’abord dans le spectacle « TABAC ROUGE » puis «LA GRENOUILLE AVAIT RAISON». Thi-Mai assiste James Thiérrée à la chorégraphie pour son projet à l’Opéra Garnier, à Paris en Mai 2018, spectacle pour 45 danseurs de l’opéra « FRÔLONS ». Elle l’assistera à la chorégraphie pour son prochain projet « ROOM »

Thimai travaille comme chorégraphe sur le film « la vérité » de Monsieur Kore Eda Hirokazu.

"ETNA" MEILLEUR SPECTACLE DE DANSE DE LA SAISON 2017-2018 par LES PRIX DE LA CRITIQUE (BELGIQUE)

Le spectacle a joué au festival de Kortrijk, à LA MAISON DE LA CRÉATION, au 14ème FESTIVAL de QUANZHOU en Chine, au FESTIVAL DE DELTEBRE, à l’AUDITORIUM CRR 93 Aubervilliers à Paris, au théâtre de la Balsamine et au théâtre Marni à deux reprise, au Moment Festival, à l’Étoile du Nord et au Point Éphémère à Paris.

Thimai Nguyen aura la première de sa prochaine création le 30 Mars 2021 au théâtre de la Balsamine à Bruxelles. Deux adultes accompagnés de deux enfants.

CE QU'ILS PENSENT:

Frank Vercruyssen (TG Stan) Thi-Mai est une immense danseuse, mais ce qui impressionne encore plus dans ce solo, c’est son jeu, sa façon de partir du présent, du moment de la représentation et d’interagir avec le spectateur, qui, par conséquent, se sent directement adressé et impliqué dans son histoire. Ses transitions entre texte et mouvement limpides, son approche directe et simple et son vocabulaire chorégraphique gracieux et dramatique enchantent, déchirent et séduisent. Etna est un spectacle très émouvant.

Jaco Van Dormael (Cinéaste) « Thi Mai Nguyen a une énergie et une précision du geste extraordinaires. Elle campe avec puissance un personnage hanté par ceux qu’elle a aimé, à travers des bribes d’histoires qui laissent de l’air à l’imaginaire du spectateur que j’étais. C’est une danse de possession, avec une technique de mouvement et une force d'interprétation incroyables. ».

Dessin de François Schuiten

Wim Vandekeybus (chorégraphe) "Thimai a la capacité de se transformer".

RYAN LE GARREC (cinéaste) There is an ocean of abstract conceptual and "so boring they become scary" pieces out there, in the contemporary dance scene, a world of seating hours, that i wouldn't encourage a friend to go to if not previously well initiated in reacting by thinking more than feeling, Etna s none of that.
Etna is litteral, brutal, honnest, blunt, flesh and bones, story telling and direct impact, it s got blood and sweat and tears and obviously years of looking at,
observing, listening, spying on a part of society that the art intelegentsia often neglects, the homeless, the outcast, the misfit, the deserted, the forgotten, the let down, let us never forget that the artist and the poet are never far from the vagabond and the bum, that the ideal of any supposed artist should be to dig so deep, to invest so much, to travel so far and be so flayed by their art that sliding into the unknown and the gutter would be a fairly possible outcome.
In that way and simply because it s beautiful and entertaining, i find Etna is useful and precious, it finds ecchoes in today s world and somehow reminds me of Steinbeck's "The grapes of Wrath".

INA GREETS actrice

van een solitair personage, dakloos, eenzaam, vervreemd. Dromend over het verleden, een mislukt huwelijk, een kind, danst ze de demonen uit haar lijf. Met een waanzinnige perfectie en techniek weet zij als danseres/performer je vast te houden en mee te voeren en laat ze de ruimte aan haar publiek om rond dat wat ze geeft zelf ook een verhaal te verzinnen. Welk verhaal schuilt er achter een dakloze vrouw? Een performance die een poetisch gezicht geeft aan de rauwe realiteit.

Quelques images de Thimai:

Making of du film "BLUSH" de Wim Vandekeybus 2004

https://www.youtube.com/watch?v=VXoKYSLIKhA ou

https://vimeo.com/378488185

Clip "I see a darkness" version de Johnny Cash 2008

https://www.youtube.com/watch?v=d7DPHqMMpV0&list=PLFFuywyInm0XcPSFv3SFZvWo7w9LkD2LU

Présentation début d'école 3' "Hunt the past" 2008

https://www.youtube.com/watch?v=eR858vQ2onM

Images de recherche pour la prochaine création de Thimai 2019

https://www.youtube.com/watch?v=djBp8xM9PZ0

(Les toutes premières recherches sur le personnage de ETNA:https://www.youtube.com/watch?v=Z5jjf2bo7cU&t=51s)

ETNA

Our commitments

The publications