À QUATRE MAINS, un court-métrage d'Éloïse Desse sur le deuil et la transmission

Qui sommes-nous ? 28m² est une association de production audiovisuelle basée à proximité de Lille. Ses projets évoquent des sujets comme la jeunesse, l'identité, ou encore les relations sociales et familiales. À ce jour, le collectif compte cinq films (co)produits, dont trois courts-métrages [visuels ci-après] ayant reçu le soutien de Pictanovo et de la Région Hauts-de-France : Défendu (2023), réalisé par Amaury Foucart, un drame qui questionne le tabou de l'homosexualité dans les milieux sportifs. Ce court-métrage a notamment été diffusé au BCN Sports Film Festival, à Barcelone. Grenadine (2024), réalisé par Lucas Kermarec, qui a fait l'objet d'une coproduction entre 28m² et l'association Été Mauve. Le film dépeint un couple dont la soirée d’anniversaire vient révéler tous ses dysfonctionnements. Songes (en production), à nouveau réalisé par Amaury Foucart, un documentaire qui prendra le pouls de la jeunesse contemporaire, en investissant la cour d'un lycée de la région lilloise. Depuis janvier 2024, 28m² a également mis en place des sessions d’écriture mensuelles [ci-dessous], dans le but d’accompagner les auteur·rice·s dans la rédaction de leurs scénarios. C’est lors de l’une d’elles que les membres de l’association ont rencontré Éloïse Desse et découvert À quatre mains. Après un coup de cœur unanime, le CA de 28m² a accepté avec engouement de produire le court-métrage. Cette collaboration a permis à Éloïse de bénéficier, à son tour, du soutien de Pictanovo et de la Région Hauts-de-France, via le Fonds Émergence qui finance les projets de jeunes cinéastes. De quoi parle notre nouveau court-métrage ? Synopsis d'À quatre mains : Alors qu’Irène vient de décéder, sa fille Marianne et sa petite-fille Maxine investissent sa maison pour la vider. Le sort des affaires d’Irène, et notamment de son piano, cristallise la relation déjà complexe entre les deux femmes. Dans l’émotion du deuil, Maxine se rapproche de sa grand-mère et, paradoxalement, de sa mère. Le récit prend place dans le paysage rural des Flandres françaises, qui ont vu grandir Eloïse. À partir d’un vécu personnel, cette dernière y questionne son rapport au deuil et s'interroge sur les notions d'héritage et de transmission entre les générations. Dans ce scénario [extrait ci-dessous], il est notamment question de musique, et plus particulièrement d'un piano, qui tiendra une place importante dans le court-métrage, tant à l'image qu'au son, au point qu'on pourrait le considérer comme un personnage à part entière du film. Aux origines du projet Propos d'Éloïse Desse : Nous sommes en novembre 2022, perdus dans la campagne irlandaise aux alentours de Waterford. Il y a plus de quatre mois, j’ai finalisé mon Master en Scénario. Il y a moins de quatre mois, ma grand-mère maternelle est décédée. À quelque 860 kilomètres de mes Flandres natales, je pense à ma grand-mère, à sa mort, à notre relation, à celle qu’elle avait avec ma mère. Je pense à ma mère qui a perdu sa mère, et qui n’en a dit mot. Alors avec tous ces ressentis, ce vécu et une part de fiction, j’écris un court-métrage. De retour dans le Nord de la France après plusieurs mois de voyage, je réécris cette histoire à la suite d’une résidence d’écriture, mais mon scénario, son récit, s'est éloigné de moi. Je ne sais plus ce que je veux raconter. Au cours d’une seconde résidence où l’on me conseille de revenir à ce que je voulais écrire au commencement, je repense à l’Irlande, au décès. Face à une page blanche je réécris tout, d’un œil neuf. Deux ans après ma première version, moi qui n’avais jamais voulu réaliser auparavant, je n’ai aujourd’hui qu’une envie finalement : diriger la mise en image, et en son, de ce scénario. Ce film s’inspire de mon histoire, mais pourrait faire écho à des centaines d’autres. À travers ces images, ces sons, ces atmosphères, je veux transmettre aux spectateur·ice·s mes ressentis, mon vécu, mais aussi leur rappeler le leur. À quoi ressemblera le film ? Afin de vous projeter dans l'atmosphère choisie par Éloïse Desse, nous vous dévoilons le moodboard du court-métrage, suivi de quelques photos de la maison qui nous servira de principal décor.

Une équipe de tournage déjà constituée À quatre mains, c'est également une histoire de rencontres. D’abord entre Éloïse Desse, autrice et réalisatrice, et Ludovic Verwaerde, chef opérateur [ci-dessous]. Puis vint celle entre Éloïse, Ludovic et 28m², association de production audiovisuelle. Pour préparer ce projet, l’association décide de nommer deux directrices de production : Mélody Duriez (qui tenait également ce poste sur Défendu) et Clémence Poultriniez, respectivement trésorière et présidente de 28m². Pour le reste de l’équipe, nous axons nos choix autour de deux points essentiels à nos yeux : la régionalité et la mixité. À Quatre Mains bénéficie d'une équipe composée de technicien·ne·s originaires des Hauts-de-France ou résidant dans la région. Loin de tout chauvinisme, nous estimons qu’une équipe locale permettra un meilleur filmage des paysages des Flandres et des spécificités de ces décors. C'est également un moyen de réduire l’impact écologique de notre tournage, en limitant nos déplacements à quelques dizaines kilomètres. Pour l’association comme pour Éloïse, il est extrêmement important d’avoir une équipe mixte. Elle s'est naturellement constituée à partir des connaissances de chacun, formant ainsi une équipe expérimentée, qui a l’habitude de travailler ensemble sur des projets d’envergure similaires. Concernant par exemple le département mise en scène, 28m² retrouve Alice Rogeaux et Niels Oosthuyse, déjà présents sur le tournage de Défendu [photo des coulisses ci-dessous] ; ou encore Jeannette Devendeville, qui était notre scripte sur nos courts-métrages Grenadine et Prom Queer. À cette équipe expérimentée, nous avons à cœur d’associer des technicien·ne·s émergent·e·s. La transmission de notre savoir-faire permet l’autonomisation de ces technicien·ne·s pour de futurs projets, agrandissant au passage notre réseau. De plus, le premier court-métrage d’un·e cinéaste demande à l'équipe une souplesse et une adaptabilité à toute épreuve, notamment renforcé par les limites imposées par le budget. En clair : à chaque don, c'est un·e technicien·ne qui respire un peu plus !