Résumé du film

Dans les années 80, ceux qui me voyaient pouvaient se dire « cet enfant handicapé tellement mignon, il ne va pas vivre bien longtemps ». Alors il fallait aller à Garches. Là-bas, on soignait, on soignait... on réparait. On mettait droit et c'était dur. Là-bas, presque tous les soignants nous faisaient mal pour notre bien.

Genèse du projet

« Aujourd’hui, quand on me dit « Hôpital », je me vois à six ans, nu, un tuyau dans le nez, en train de vomir. Je viens d’être opéré, une opération que je trouvais inutile à l’époque, et qui maintenant, je le sais, l’était. »

C'est ainsi que commençaient les premières lignes. A vingt ans j'entamais l'écriture de mes souvenirs. A cet âge là je faisais des mathématiques au niveau le plus haut possible. J'habitais Bordeaux et cette université me posait beaucoup de problèmes.

Alors un jour, mon ami Thomas m'a prêté son caméscope et on a filmé : les escaliers partout, les ascenseurs en pannes, tout ce qui, depuis des années, entravait mon destin d'étudiant en mathématiques. J'ai pris une semaine de vacances et j'ai découvert cet outil pour faire des films d'anniversaires qu'est Imovie. C'était incroyable ! Premier pas de rien du tout forgé par les images que je connaissais : c'est à dire rien du tout.

Mais j'ai adoré... poser des images comme des mots pour dire... et puis faire. Avoir des bras plus efficaces que ceux de tout le monde. C'était sûr, j'allais changer d'études.

Depuis mon plus jeune âge j'ai un handicap moteur qui me rend très dépendant. Qu'en dire? Rien si ce n'est qu'en faisant du cinéma j'ai choisi de prendre à mon compte quelque chose des images qui, d'ordinaire, nous sont imposées et finissent par nous définir.

Enfant, on m'emmenait dans un hôpital en région parisienne. Un truc gigantesque et ténébreux, très vieux, où les gens me faisaient mal et me faisaient peur. C'était à Garches. Je sais bien, aujourd'hui, que cet hôpital était l'un des seuls où l'on savait ce qu'il fallait faire pour que je vive et grandisse. Mais quand même... c'était dur.

Et puis il y a toujours eu d'autres enfants atteints du même handicap que le mien qui passaient à Garches. Je ne les connaissais pas mais en 2006 quand j'ai commencé ces nouvelles études, je me suis toujours dis qu'un aboutissement serait d'aller faire du cinéma à Garches. Retourner dans ce lieu et retrouver les enfants que j'ai à peine croisés. Tous les bâtiments de cet hôpital sont classés, et ces enfants ont grandi... ils vivent avec leurs conditions de personnes très handicapées. Ils sont thésards, ingénieurs, ou simplement épanouies, et eux aussi ils se rappellent bien de Garches.

Dans Fils de Garches mon personnage voyage et part à la rencontre d’un certain nombre de ces anciens enfants. Je veux comparer mes souvenirs mais pas seulement. En partant de leurs expériences à Garches, je veux voir comment ils appréhendent la vie dans une société où le handicap reste un sujet épineux. Je veux, enfin, revenir à Garches, peut être y ramener certains...

Un mot de la production

Tout réalisateur a parmi ses projets, un film qui l’obsède et qu’il met parfois du temps à réaliser tant les conditions doivent être réunies pour l’enfanter. Soit pour l’ambition qui l’accompagne, soit pour les obstacles intimes qui lui sont liés, ou alors les deux. « Fils de Garches » a commencé à germer dans la tête de Rémi lorsqu’il était encore adolescent et qu’il n’osait même pas croire qu’il pouvait faire des films. Aujourd’hui, à 34 ans, « Fils de Garches » est son premier long-métrage, à la fois synthèse et dépassement.

Lorsque Rémi nous approche en 2013, il est d’abord à la recherche de conseils pour produire ce grand projet, qu’il ne peut pas envisager en auto-production comme ses précédents films. Au delà de ressentir son besoin impérieux de réaliser son film, nous sommes complètement happés par son histoire, et sa manière de la raconter. Rapidement, nous proposons à Rémi de le produire et décidons ensemble de faire un film pour un large public et donc de le sortir en salle. Car il s’agit bien d’un film de cinéma qui implique une véritable équipe de tournage, et des moyens techniques importants pour être à la hauteur de son ambition.

Le film devrait coûter aux alentours de 600 000 Euros.

Un budget conséquent pour un film documentaire, mais nécessaire quant à l’ambition de CE film, considérablement étalé dans le temps.

Outre le long travail d’écriture et de preparation initiés depuis 2013, depuis l’été 2017, nous alternons sessions de tournage et de montage. Ce rythme qui pourrait apparaitre comme un luxe est totalement nécéssaire et intrinsèque au projet.

Avec le travail de préparation déjà effectué, nous avons su convaincre le CNC de nous soutenir et nous avons là un appui de taille, mais nous avons aujourd’hui besoin d’autres soutiens tout aussi importants pour rentrer dans le budget !

Actuellement, nous démarchons également les diffuseurs potentiels et les fondations, mais là aussi il s’agit d’un travail de longue haleine…

Le réalisateur

Rémi Gendarme est l’artisan d’une oeuvre riche et singulière qui échappe aux étiquettes, régulièrement remarquée dans les festivals. Ces films sont à la fois des rencontres et une plongée dans un autre monde, celui de Rémi-réalisateur et celui de Rémi-handicapé, qui déplacent notre regard au sens propre comme au figuré. Des films vus de l’intérieur et audacieux, bousculant nos préjugés, nos gênes, et dont nous ne sortons pas indemnes. La mise en scène est un défi où se mêlent la malice, l’autobiographie et la poésie. Voici quelques uns de ses films:

2016 – Le désir – 15 mn – Distrib: The Kingdom

Sélectionné en compétition internationale aux Entrevues de Belfort et au festival Traces de Vies de Clermont Ferrand.

2013 - Cinéma- carte postal #1 – 13 mn

Sélectionné au Rencontres du Cinéma documentaire de Montreuil

2012 –Une Affaire de Décor – 80 mn – Ed. La Famille Digitale Réalisé dans le cadre du M2 Créadoc de Poitiers

Prix du Meilleur Premier Film Corsica.doc/Viastella 2013 (Ajaccio)

Prix du film d'études Traces de Vie 2013 (Clermont-Ferrand)

Sélectionné au Festival du Film International de La Rochelle 2014

2012 – Riolette Autopsie – 21 mn – Ed. La Famille Digitale

Prix du Public du Festival Silence, On Court ! (Paris). Sélectionné au FIDé.

L'équipe du film

Les différents soutiens que nous avons reçus pour la préparation du film nous ont permis de créer une équipe artistique et technique solide autour du réalisateur, composée d’un assistant réalisateur, d’un chef opérateur, d’un ingénieur du son et d'un monteuse. Depuis 2015, cette équipe l’a accompagné à Garches et chez d’anciens enfants lors de repérages, et à présent lors des tournages que nous faisons à travers la France. Ce travail au long cours nous a notamment permis de familiariser entre eux les hommes et les femmes qui font ce film et l’équipe de tournage, et à instaurer une relation de confiance propice aux révélations et confidences qui doivent émailler le film.

Les producteurs

THE KINGDOM a été créée en 2012 par Marie Odile Gazin, à qui l’on doit « L’exil et le Royaume »(Mostra de Venise) et « Le Plein pays ». En 2013, Julie Nguyen Van Qui rejoint la société où elle développe ses premières productions, dont Fils de Garches. The Kingdom n'a pas de ligne éditoriale prédéfinie si ce n'est que nos choix se font sur des coups de coeur et la rencontre avec les auteurs. Nos films circulent dans les festivals français et internationaux, à la télé et au cinéma. Dans notre catalogue, figurent notamment « Vivant ! » de Vincent Boujon et « Les Messagers » de Laëtitia Tura et Hélène Crouzillat.

www.thekingdom.fr

WAG PROD a été créée en 2014 par Yann Legay, après 20 ans de travail dans le secteur de la post-production. A force de voir passer des projets qui ne trouvaient pas de producteur, et dans le désir d'accompagner artistiquement, et techniquement les auteurs rencontrés durant ces nombreuses années, la création d'une structure de production est devenue indispensable. WAG produit des courts et des longs-métrages de fiction et de documentaire, principalement pour le cinéma.

www.wagproductions.com

Fils de Garches - Un film de Rémi Gendarme