RESTAURATION D'UN PARAVENT DE COROMANDEL DU XVIIIe SIECLE

Participez à son financement et venez admirer cette pièce-maîtresse de l'exposition #AporteedAsie au musée des Beaux-Arts de Dijon

Visuel du projet RESTAURATION D'UN PARAVENT DE COROMANDEL DU XVIIIe SIECLE
Réussi
111
Contributions
10/07/2023
Date de fin
9 624 €
Sur 8 000 €
120 %

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Les publications

Première opération de mécénat participatif : un succès - C’était une première pour la ville de Dijon et le musée des Beaux-Arts : une opération de mécénat participatif pour accompagner la restauration d’envergure d’un paravent de laque dite de « Coromandel », pièce exceptionnelle redécouverte dans les réserves du musée. Après cinq semaines de campagne sur la plateforme KissKissBankBank, le succès est au rendez-vous. L’objectif de collecte, 8 000 euros, a été atteint et même dépassé. Grâce à l’ensemble des contributeurs, un peu plus d’une centaine, le paravent de Coromandel va pouvoir être entièrement restauré et sera présenté, dès le 20 octobre prochain, lors de l’exposition À Portée d’Asie. Collectionneurs, collecteurs et marchands d’art asiatique en France (1750-1930). Le succès de cette campagne est l’occasion pour le musée des Beaux-Arts et la ville de Dijon de remercier chaleureusement tous les contributeurs de cette belle opération, quel que soit le montant de leur don, quel que soit leur statut et leur implication : particuliers, entreprises privées et associations, partenaires, relais de l’opération. A noter que la Société des Amis des Musées de Dijon (SAMD) a contribué généreusement à cette campagne, confirmant par là-même son soutien historique et indéfectible aux musées.
Gabrielle Chanel devant l'un de ses paravents de Coromandel en 1937 © Boris Lipnitzki/Roger-Viollet « J’aime les paravents chinois depuis que j’ai dix-huit ans… J’ai cru m’évanouir de bonheur quand, pour la première fois, en entrant chez un marchand chinois, j’ai vu un Coromandel… Les paravents, c’est la première chose que j’ai achetée... »* C’est en 1910 que Gabrielle Chanel (1883-1971) découvre les paravents de Coromandel. Dès lors, ils composent son univers, la toile de fond chatoyante de son quotidien comme de sa création de haute-couture. Dans son hôtel particulier, rue du Faubourg Saint-Honoré, dans sa suite du Ritz à Paris, et jusqu’au 31 rue de Cambon, cœur battant de la Maison, Coco Chanel a tapissé ses murs de paravents : dans ces intérieurs, on raconte qu’ils avaient pour fonction de masquer les portes afin de retenir les invités de la créatrice. « Gabrielle Chanel vivait dans une boîte laquée, où les voiliers, les palais, les fleurs et les oiseaux, aux éclats doré et rouge ardent, perçaient l’obscurité de la nuit. "Je suis comme un escargot", confie-t-elle. "Je transporte ma maison avec moi… Deux paravents chinois, des livres partout. Je n’ai jamais pu vivre dans une maison aux grands espaces. La première chose que je guette ce sont les paravents."»* Elle aurait possédé 32 paravents. Les huit Coromandel de la rue de Cambon ont souvent été mis en scène pour des portraits de Coco Chanel par le célèbre photographe Boris Lipnitzki. Véritables sources d’inspiration de la collection haute-couture de 1958, les décors de Coromandel sont précisément à l’origine d’un modèle de tailleur et de sa doublure en lamé. Quelques années plus tard, l’héritage perdure … avec, entre autres, la collection haute-couture de Karl Lagerfeld en 1996, la collection horlogère de 2012, ou encore la collection haute-joaillerie de 2018 intitulée Coromandel : l’influence de cette technique de laque s’y reconnaît dans le travail d’incrustations, les camaïeux de couleurs, et les motifs floraux comme le camélia... *Chanel Solitaire, Claude Delay. Gallimard. 1983
Il est temps de vous présenter le héros de notre aventure, le général Guo Ziyi. « La maison de Fenyang » du général GUO Ziyi, nommé à titre posthume roi de Fenyang. Cette inscription nous permet d’identifier le personnage principal du décor. La scène décrite sur le paravent de Coromandel célèbre un général de la dynastie Tang ayant vécu au VIIe siècle, Guo Ziyi, connu sous le nom de roi de Fenyang (ou prince de Fenyang). Il est resté dans la mémoire comme l’un des généraux chinois les plus puissants de cette dynastie, ce qui lui valut d’être divinisé après sa mort. L’évocation sur le paravent de cette période ancienne, presque un millénaire plus tard, n’est pas surprenante car la dynastie Tang fut longtemps considérée comme un âge d’or de la civilisation chinoise, notamment pour les arts, parmi lesquels la poésie qui explique la citation de vers poétiques sur le paravent. « Général » (le mot est le même que celui qui désigne le roi dans les échecs chinois) inscrit sur un drapeau militaire, cet idéogramme nous renseigne sur la fonction du personnage principal. Le décor du paravent représente donc, de manière traditionnelle, le cérémonial lié à l’arrivée d’une délégation au palais de Guo Ziyi, ainsi que les festivités organisées à l’occasion de la célébration de ce personnage important. La multiplicité des détails décoratifs, des couleurs, des effets de matière ainsi que l’emploi de la dorure, font preuve d’un raffinement extrême, propre à évoquer l’opulence et la magnificence de la cour. La représentation des étoffes est, à cet égard, particulièrement révélatrice : elle souligne le prestige de la scène mais elle décrit également le rang et le statut social de chaque personnage par le biais de toute une symbolique vestimentaire, dont les codes ont perduré longtemps dans la société chinoise. L’étude des costumes (formes, couleurs, motifs, richesse d’ornementation) permet ainsi de distinguer et de hiérarchiser les personnages représentés seuls ou en groupes, depuis les hauts dignitaires jusqu’aux serviteurs, en passant par tous les intervenants de la cour (musiciens, danseuses, palefreniers…) ou de l’armée. De la même manière, la répartition des figures dans les différents registres de la scène nous renseigne sur leur importance. (source : étude préalable à la restauration du paravent en laque de Coromandel – MBA Dijon - Mars 2021 – A. Jacquin / M.-J. Arrestays / L. Berger)
Elles sont méconnues, et pourtant les collections asiatiques du musée représentent plus de 1 200 pièces différentes ! Remontez le temps avec Catherine Tran-Bourdonneau, responsable des collections extra-européennes, et voyagez avec elle à travers l’histoire des collections asiatiques du musée des Beaux-Arts de Dijon.
Le chantier de rénovation du musée des Beaux-Arts, et plus spécifiquement les travaux dans les combles du Palais des ducs et des États de Bourgogne, ont permis de se consacrer au récolement (soit un immense et patient pointage !) des 1 500 objets asiatiques inscrits à l’inventaire du musée depuis son ouverture au public en 1799. La majeure partie était depuis longtemps « mise en réserve », à l’image des deux grands paravents à décor de laque de Chine, qui figuraient bien dans le catalogue du musée de Dijon de 1883, mais demeuraient non-localisés depuis plusieurs décennies : l’un d’eux a été retrouvé en 2012 au-dessus de la célèbre salle des Statues du musée, le superbe paravent, dont la restauration fait aujourd’hui l’objet d’une campagne de mécénat participatif, était entreposé dans les combles de la salle des États du palais... Salle des Gardes - descente du Plafond à la gloire du prince de Condé, gouverneur de Bourgogne réalisé par Pierre-Paul Prud'hon d'après Pierre de Cortone. © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay C’est alors que l’enquête a commencé, avec un long travail de recherche historique, dans les archives notamment, pour aboutir au « cabinet chinois » de Jean-Baptiste Jehannin de Chamblanc (1722-1797) : comme l'ensemble de la collection d’œuvres d'art, de livres, d'instruments scientifiques et de spécimens d'histoire naturelle appartenant au parlementaire dijonnais, ces deux paravents ont été saisis à la Révolution pour rejoindre au final le musée de la capitale bourguignonne. Anonyme japonais, Cabinet, bois laqué noir (urushi), décor en aplats de poudre d'or et d'argent (hiramaki-e), incrustations de nacre (raden), ferrures en alliage cuivreux, 1600-1630, Inv CA 1648. Probablement ancienne collection Jehannin de Chamblanc. Saisie révolutionnaire. Date et mode d'entrée au musée inconnus © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay Avec plus de 4 000 m² consacrés à l’exposition permanente, la rénovation du musée des Beaux-Arts, qui aura duré plus de dix ans, a permis de faire la part belle aux collections, qui pour beaucoup ont bénéficié d’un plan de restaurations sans précédent. Le paravent de Coromandel attendait son tour (et un projet d’exposition pour le mettre en lumière)… c’est à lui aujourd’hui…nous avons besoin de vous ! Depuis la rénovation, plus de 130 000 œuvres répertoriées du musée des Beaux-Arts bénéficient de conditions de conservation optimales dans des réserves nouvellement construites. Vue du musée des Beaux-Arts de la Cour de Bar © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay Au cours de sa métamorphose, le musée des Beaux-Arts de Dijon est devenu un des plus importants musée d'art en France. Installé, comme le Louvre, au cœur d'un palais princier, il déroule le fil de plus de vingt siècles d'histoire de l'art au sein d'un monument historique prestigieux, en plein cœur d'un secteur patrimonial inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Parmi les plus anciens musées de France -sa création est antérieure à la Révolution- le MBA de Dijon vous accueille gratuitement dans ses 50 salles dédiées à la mise en valeur de plus de 1 500 œuvres.
Depuis 2018, au mois de juin, le Printemps asiatique a pour objectif d’affirmer l’importance des arts asiatiques en France, notamment par une programmation culturelle riche permettant à un public national et international de rencontrer des chercheurs, des conservateurs, des artistes, des galeristes et des experts passionnés par leur métier. C’est donc aux côtés des plus importantes galeries d’art et d’antiquités spécialisées, de maisons de ventes aux enchères et parmi quelques-uns des plus grands musées de France (musée du Louvre, musée national des arts asiatiques Guimet, musée des arts décoratifs de Paris, musée des Confluences, musée Pincé…) que les musées de Dijon ont l’opportunité cette année de valoriser l’exposition À portée d’Asie (musée des Beaux-Arts - 20 octobre 2023 / 22 janvier 2024) ainsi que la campagne de mécénat participatif pour la restauration du paravent de Coromandel (page 109 du catalogue). Une très belle vitrine pour les musées de Dijon !