"MÊME LA LUNE SAIGNERA", un film de Rémy Barbe & Stef Meyer

PITCH "Tueur solitaire et dépressif, Raphaël est à la recherche de celle qui pourrait partager son triste quotidien. Alors qu’il enchaîne les victimes, sa rencontre avec Lucie, une aveugle au bord du suicide, va bouleverser ses habitudes." POURQUOI CE FILM ? "C'est à peine si l'on ose dire maintenant que deux êtres se sont aimés parce qu'ils se sont regardés. (...) C'est pourtant comme cela qu'on aime et uniquement comme cela. Rien n'est plus réel que ces grandes secousses que deux âmes se donnent en échangeant cette étincelle." Victor Hugo « Même La Lune Saignera » naît d’un questionnement qui nous a, en tant que personnes comme artistes, toujours fascinés ; que se passerait-il si un tueur monomaniaque tombait follement amoureux ? Qu’entraînerait la naissance d’un tel sentiment chez une âme perdue ayant depuis longtemps basculé dans les plus noires ténèbres ? Il nous a vite semblé évident que le sentiment amoureux et la pulsion de meurtre portent en leur sein une étonnante gémellité ; tous deux ne peuvent s’exprimer que par une forme de violence - fut-elle douce ou amère, chaleureuse ou glaciale, intérieure ou extérieure - mais toujours tournée vers l’autre. Une violence qui, quelle que soit la forme qu’elle prend, est systématiquement rattachée à la poursuite débridée d’un Absolu traqué sans relâche… Que l’on entrevoit enfin. C’est pourquoi notre court-métrage s’engage à faire amoureusement fusionner deux genres cinématographiques à priori plus qu’opposés et incompatibles mais étrangement « âmes soeurs » - le film de tueur en série et la romance - en promettant de marier leurs absolus pour en extraire une terrassante poésie qui ne peut qu’être, à l’image du sentiment qu’elle dépeint, radicale et sans la moindre concession. Car au fond - et qui que l’on soit - existe-t-il quelque chose de plus brutal et dévastateur que la soudaine apparition de ce sentiment ? Le même qui, sans crier gare, balaie nos acquis d’un revers de la main et emporte tout sur son passage ? Nous rêvons donc du film comme une saillie ultra-graphique et viscéralement incarnée du grand contraste que crée l’arrivée de la Lumière dans l’Obscurité, l’irruption de la douceur dans la violence, l’installation d’un apaisement et d’une quiétude inespérés au coeur d’une tempête qui faisait rage depuis des lustres. C’est pourquoi la grisaille fantomatique des Dunes de la Côte d’Opale et la violence implacable d’un tueur détraqué se verront progressivement teintées d’une sensualité et d’une féminité qui pénétreront son triste quotidien… Et sauveront l’insauvable. Car ce film, c’est au final la rencontre de deux solitudes, l’adaptation qui naît entre deux inadaptés qui erraient en eux-mêmes. C’est la différence comme terrain commun, l’Amour comme rédemption, et sa revendication comme un rempart dressé contre les tourments les plus sombres. Et c’est justement en braquant toute la lumière sur ces derniers que nous aurons l’occasion unique - et précieuse - de dépeindre la béante brèche par laquelle elle infiltrera et illuminera un coeur plus noir que la Nuit… …Au point que même la lune saignera. Stef & Rémy L'HYBRIDATION Même s’il sera toujours un peu vain de lister les influences, en tant qu’artistes, nous croyons fermement à l’hybridation. Et un des arguments principaux de « Même la Lune Saignera » réside justement dans sa fusion de genres à priori incompatibles. Du « Maniac » de Willam Lustig, nous conserverons l’âpreté et la crasse, pour les conjuguer à la romance un brin étrange que Paul Thomas Anderson met en scène avec beaucoup de lumière et de douceur dans son « Punch Drunk Love ». S’ajouteront à cela les touches surréalistes et expérimentales du cinéma underground européen, dont Jorg Buttgereit est un fer de lance avec son splendide « Schramm ». Filmé au format 4/3 et faisant la part belle aux décors côtiers et texturés, le tout sera nimbé par l’onirisme atmosphérique et intemporel des débuts du vingtième, à la manière du «Vampyr » de C. T. Dreyer. MOOD ET RÉFÉRENCES QUI EST DERRIÈRE TOUT ÇA ? DERRIÈRE LA CAMÉRA : AUTEURS / RÉALISATEURS Stef MEYER (du duo Stef & Wyt) et Rémy BARBE (du collectif Les Films de la Mouche) se sont rencontrés lors de la sélection officielle de leurs derniers travaux au festival du film fantastique de Gérardmer 2022. Plasticienne de formation (à l’ENSAPC), Stef y présentait « MANTRA », depuis sélectionné dans les plus prestigieux festivals internationaux comme le FEFFS, le Toronto After Dark, Court Métrange, Rhode Island… ... Alors que Rémy était de retour au célèbre festival Vosgien 4 ans après « Et le Diable rit avec Moi » pour y défendre son nouveau film « FRIANDISE », couronné des prix du public à l’Étrange Festival et au BIFFF, et du Grand Prix Court-Métrange 2021. Tous deux en préparation de leurs premiers long-métrages, et forts d’une expérience de plusieurs années et unis par leur goût pour une poésie macabre et une vision particulièrement plastique du Cinéma dit de genre, « Même la Lune Saignera » est leur première collaboration qui prend la forme d’un manifeste de leur sensibilité commune. Bande-annonce de "Et le Diable Rit avec Moi" : Bande-annonce de "Mantra" : Bande-annonce de "Friandise" : PRODUCTEURS En 2000, le réalisateur et producteur Karim Ouelhaj crée le collectif Okayss sous forme d’association pour expérimenter différentes formes cinématographiques. Pendant près de 20 ans, Okayss a été un laboratoire de création où de nombreux techniciens et créateurs ont été formés. En 2019, Florence Saâdi et Karim Ouelhaj décident de fonder la société de production Okayss, en conservant les bases artistiques et idéologiques du précédent collectif et en lui insufflant l'économie typique de cette industrie. Avec une volonté commune de se concentrer sur le genre, ils restent également attentifs à tout projet innovant et émotionnellement fort. Fort du plébiscite international de "MEGALOMANIAC", dernier long-métrage de Karim, dans plus de 30 festivals mondiaux, Okayss développe actuellement plusieurs projets de courts et longs métrages de différents réalisateurs. Nos 3 piliers sont : l'art, la liberté et l'humain. DEVANT LA CAMÉRA : Christophe Montenez et Adeline D’Hermy se sont rencontrés sur les planches de la Comédie Française, où ils enchaînent les pièces à succès. Au Cinéma, Christophe a pu jouer auprès de son parrain de la révélation Césars 2019, Jean Dujardin (dans « Le Retour du Héros » de Laurent Tirard) ou encore donner la réplique à Pierre Niney (dans « Amants » de Nicole Garcia). Son ambivalence et son extrême sensibilité font de Christophe un comédien hors-normes, aussi lumineux et doux qu’inquiétant. Adeline, elle, a été révélée au grand public par Guillaume Gallienne quand ce dernier l’a choisie pour incarner sa « Maryline » pour le grand écran, ce qui lui a valu une nomination aux révélations Césars 2018. Unique et habitée, Adeline est une actrice rare, dont l’authenticité et l’humanité sont d’une infinie puissance. "Même la Lune Saignera" est pour eux l’occasion d’incarner un couple improbable au sein d’un genre de Cinéma qu’ils n’ont encore jamais exploré, en revêtant les oripeaux de personnages ambigus et complexes. Le reste du casting est lui aussi composé de talents en pleine ascension, porté par des figures familières comme Solveig Anrep (« Et tout le monde s’en fout »), Pauline le Meur (bientôt dirigée par Audrey Dana) ou encore Mathieu Lourdel ("Et le Diable rit avec Moi","Douze", "Friandise"…) PETIT MOT DES PRODUCTEURS Chez OKAYSS, soutenir « Même La Lune Saignera » est de l’ordre de l’évidence. Stef Meyer et Rémy Barbe sont sans aucun doute deux des jeunes réalisateurs les plus talentueux que l’on connaisse. Nous avons été éblouis par leur précédents courts métrages respectifs et pouvoir participer à leur premier projet commun est pour nous un privilège. Ce sont tout simplement les raisons pour lesquelles nous sommes producteurs : accompagner les projets auxquels nous croyons, portés par des créateurs dont nous embrassons le ton, l’intention, la vision et l’univers cinématographique. Il s’agit ici de soutenir une certaine vision du cinéma, de contribuer à amener vers le public des films que nous pensons qu’il est important qu’il voit et de défendre la liberté créatrice à tout prix… Nous sommes très fiers d’être les producteurs de ce projet ambitieux qui mêlera la fureur à la poésie. Nous espérons que l’onirisme radical proposé ici vous séduira autant que nous et que vous aurez également envie d’être un peu producteur de ce film, vous connaîtrez alors cette satisfaction inégalable d’avoir contribué à une œuvre d’Art. Karim & Florence