Amis, amies, Décembre étant traditionnellement le mois des bilans, je vais tenter de vous dépeindre la situation en détails. Il était relativement facile il y deux ans d’imaginer que mon film serait terminé à l’heure où je vous écris. Ce n’est pas le cas. À cela plusieurs raisons : les second et troisième voyages à préparer et à pédaler, la perte de mes parents à quelques mois d’intervalle, le travail « alimentaire » à assurer, mon statut d'intermittent à préserver, les enfants à essayer d’élever… bref, la vie. Pourtant, le projet « Mersi ! » a continué à avancer et, une fois les tournages assurés, il y a même eu quelques belles opportunités d’en parler. Huit belles pages dans le dernier numéro de Cyclist Magazine (hors-série Gravel encore en vente jusqu’à la fin du mois), une intervention sur les ondes d’Allo la Planète, quelques colonnes dans le magazine Carnets d’Aventures et des contacts pour de futures projections en festivals. Et côté montage ? Eh bien justement, comme vous vous en doutez, c’est le gros morceau. D’abord, le dérushage. Pour résumer, c’est l’étape qui consiste à séparer le bon grain de l’ivraie. Et quand on a accumulé xxx heures de rushes, c’est long. Plus c’est long, plus c’est bon, dit-on. Oui et non car une séquence qui pourrait m’apparaître intéressante en première lecture peut aussi se trouver chargée d’une émotion qui m’est toute personnelle et s’avérer superflue ou sembler anecdotique aux futurs spectateurs. Et alors il faudra se décider à la garder ou la jeter voire, dans le doute, la mettre de côté. D’accord mais c’est mon film ou celui des spectateurs ? Les deux mon capitaine. Et c’est justement au montage que devront s’opérer ces choix-là. Le montage. Cette étape cruciale, qui nécessite force concentration, j’ai choisi de la vivre en reclus, loin des bruits du monde et des contraintes du quotidien. Et, une fois encore, une bonne âme (un ange ?) est intervenue pour me proposer un lieu plus que propice. Ainsi, en février prochain, je m’exilerai trois semaines dans les Landes, face à l’Atlantique, pour me plonger non pas dans l’océan mais dans le montage de notre film. Un immense merci à l’amie Muriel pour la mise à disposition de mon futur lieu de résidence ! Dans cette attente, je vous souhaite à toutes et tous de très bonnes fêtes de fin d’année et promets de vous retrouver très prochainement pour vous donner des nouvelles de l’avancement du projet ! Et d’ici là, soyez heureux.ses ! Olivier
MERSI !
Découvrir, raconter, pédaler. C'est le coeur de ce documentaire réalisé en Bulgarie, dans les pas d'un père. Une histoire de transmission.
Réussi
30
Contributions
18/06/2023
Date de fin
2 615 €
Sur 2 600 €
101 %
Les publications
C'est le nom de cette émission culte de France Inter qui, après son arrêt en 2010, s'est muée en webradio très active autour des thématiques touchant aux voyages. J'ai été très heureux de répondre à l'invitation de Florence et Stéphane et du même coup à la question : "Est-on en voyage lorsqu'on réalise un documentaire ?" Je n'ai pas eu quatre heures comme pour une épreuve de philo, mais un bon quart d'heure pour livrer quelques arguments tout en présentant le projet "Mersi !" Le podcast est disponible en ligne et mon intervention se situe à partir de la 32ème minute pour celles et ceux qui souhaiteraient n'écouter que celle-ci (il vous faudra peut-être faire preuve d'un peu de patience le temps que le module charge). Bonne écoute ! https://www.podcastics.com/podcast/episode/voyage-t-on-quand-on-part-realiser-un-documentaire-319177/
Le magazine Cyclist m’a ouvert les pages de son hors-série Gravel. Huit pages garanties 100% bulgares ! J’y fais la chronique de mon voyage hivernal et propose un portrait de Boris Begamov, le créateur de la Dunav Ultra. Merci à la rédaction du magazine qui m’a fait toute confiance et permis un coup de projecteur sur le documentaire « Mersi ! » en cours de création. Cyclist hors-série Gravel # 11 disponible en kiosque. 6,50€
Il y a vingt jours je donnais mon premier coup de pédale en direction de l’Est du pays, longeant les frontières grecque et turque et passant par les massifs du Rila, du Pirin et des Rhodopes afin de boucler le troisième et dernier chapitre de mon film. Là où, depuis la capitale Sofia, 390 kilomètres suffisent pour rejoindre cette ville portuaire sur la mer Noire, j’en aurai effectué 1260. J’aime bien faire des détours. Merci à mon vélo d’avoir tenu le coup malgré des passages parfois compliqués et à Ivo qui a été un routeur fidèle ayant su me proposer des itinéraires originaux et toujours intéressants. Merci enfin à chacune et chacun de vous qui avez cru en ce projet. C’est la fin du voyage mais c’est aussi le début d’une autre aventure qu’il me reste désormais à écrire sur la table de montage !
« Pour ton troisième voyage, je vais réfléchir à un itinéraire » concluait mon père lors de notre dernier enregistrement. La maladie ne lui en aura pas laissé le temps. Mon ami Ivaylo Ivanov, réalisateur bulgare mais aussi contributeur du projet de la première heure s’est gentiment proposé de s’atteler à cette tâche. C’est donc chez lui, près d’Aix en Provence, que je l’ai retrouvé pour que l’on trace ensemble les grandes lignes de ce troisième et dernier voyage, à la découverte cette fois du Sud du pays. Un périple d’environ 1200 km que j’accomplirai finalement d’Ouest en Est et dont je n’ai pas encore osé calculer le dénivelé. Ça fera partie des surprises. Et des surprises, il risque d’y en avoir quelques-unes, en espérant que ni les ours ni les vipères qui pullulent dans cette région ne viennent troubler mes bivouacs. En attendant, je relis « Lisières », de Kapka Kasabova, un ouvrage documenté sur les rapports qu’entretiennent les bulgares avec leurs frontières et celles de leurs voisins turcs, grecs et macédoniens du nord, entendu que je les longerai, parfois au plus proche, durant les quelques semaines que durera ce voyage. Le vélo est prêt, comme les caméras et le drone. Gageons que le cycliste le soit aussi. Réponse dans quelques jours. Et d’ici là, bel été à toutes et tous !
Cher.e.s toutes et tous, Comme on a peu d’occasions de se réjouir en ces temps troublés et que l’épidémie de peste brune qui menace de s’abattre sur le pays n’arrange rien à l’affaire, je viens distribuer quelques bonnes nouvelles. Vous le savez, cette année ne m’aura pas épargné, émotionnellement parlant, avec la perte de mon père l’été dernier puis de ma mère à la fin du mois d’avril. Vous savez sans doute aussi combien le chemin peut être long avant de retrouver un peu d’allant et quel parcours logistique et administratif cela peut être ensuite. J’ai donc certes dû faire un pas de côté et ajourner ce dernier voyage censé marquer le troisième chapitre du film, le temps d’accepter la douleur et le chagrin mais le projet, notre projet, se poursuit bel et bien. Je m’envolerai donc pour la Bulgarie le 16 août prochain pour un paquet de kilomètres et de prises de vue. L’itinéraire doit me conduire de Bourgas, ville portuaire à l’extrémité Est du pays, jusqu’à son opposée en longeant de près ou de loin les frontières turque, grecque et macédonienne et en passant par le Rila et le Pirin jusqu’à la capitale Sofia d’où je prévois de rentrer le 12 septembre. J’aurais aimé revenir vers vous avec un court extrait vidéo de mon précédent voyage effectué cet hiver mais j’ai pris un peu de retard de ce côté-là aussi (le montage est en cours mais j’ai dû prioriser quelque peu pour raisons professionnelles). Cependant, et c’est là la deuxième bonne nouvelle, ce récit-là, à défaut d’être visible pour le moment, devrait faire l’objet d’une publication de douze pages dans le hors-série d’un beau magazine, prévu pour sortir au mois d’octobre. Moi qui ai quitté la presse écrite il y a quinze ans, je suis heureux de faire un petit come-back à travers un sujet plus personnel que tout ce que j’ai pu écrire à l’époque. À suivre, comme on dit. Et à très bientôt ici même pour vous faire part des derniers préparatifs du voyage. P.S : j’ai la fâcheuse manie de changer de monture à chaque voyage. Cette fois, pour être tout à fait raccord avec l’esprit balkanique du projet, je pars avec un vélo… roumain. Un Pegas, modèle Calator (« voyageur » en roumain), qui piaffe comme moi d’impatience de prendre la route !
La foudre ne tombe jamais deux fois au même endroit, dit-on. Ce n’est pas exactement mon sentiment. Huit mois après mon père, c’est ma mère qui vient de nous quitter brutalement. Faute de trouver les mots pour exprimer ce qui me traverse, je joins à ce message une photo sur laquelle son sourire rappellera à celles et ceux qui ont eu la chance de la connaître combien elle était habitée d’une gentillesse et d’une bienveillance rares. Je n’aurai pas de mots assez doux pour évoquer la mère qu’elle a été.
Hier, j’ai passé la journée à marcher dans Sofia. J’avais besoin de me remplir une dernière fois des sons, des parfums et de l’atmosphère de la ville avant mon retour. Entendre encore la musique de la rue en traversant le Zhenski Pazar, un marché comme on n’en fait plus, puis descendre jusqu’au pont aux Lions en passant devant les échoppes des barbiers Turcs, remonter le boulevard Maria Luisa, longer la synagogue, la mosquée et la cathédrale Alexandre Nevski (les trois édifices se trouvent dans le même périmètre, preuve que le triangle de la confrérie divine existe !). Chercher et trouver une bonne librairie, s’offrir une pâtisserie à déguster en remontant le boulevard Vitosha pour aller saluer, de loin, le mont du même nom, enneigé à cette période de l’année. Enfin, dîner chez Pri Petitsata d’une salade chopska et de côtes de porc et rentrer se coucher en attendant de rejoindre l’aéroport au petit matin. Le vélo est démonté et attend le départ. Comme lui, j’aurais préféré revenir par les routes et les petits chemins plutôt que faire cette grosse tâche dans mon bilan carbone. Mais on s’est quand même tapé 1200km à la force des roues et des jarrets, hein ! Ça compense… un peu. Je suis le dernier à monter dans l’avion. Comme s’il fallait retenir encore ce départ. Et puis l’Embraer 190 s’arrache du tarmac dans la lumière de l’aurore. C’est beau. Dans quelques jours, il faudra commencer à dérusher les images. Se replonger dans ce qui fut. Assembler des plans, recréer des séquences. S’émerveiller peut-être, encore. Et puis commencer à élaborer le troisième et dernier voyage. Sans mon père cette fois. Lorsqu’on l’avait évoqué, il avait simplement dit « Je te ferai un parcours, je vais étudier ça ». La maladie ne lui en aura pas laissé le temps. Comment expliquer cependant à quel point je me suis senti accompagné au cours de ce second voyage ? Par chacune et chacun d’entre vous bien sûr, qui m’avez témoigné votre confiance et manifesté votre intérêt pour ce projet. Mais par lui aussi. D’ailleurs je lui parlais chaque jour. Le matin surtout quand je prenais la route. Des fois je nous mettais même un peu de musique. Mais vous en aurez un meilleur aperçu lorsque le film sera prêt. C’est pas pour tout de suite, vous vous rappelez ? D’ici là, passez de bonnes fêtes, sortez vos vélos et soyez heureux.ses ! Olivier
Si je ne connaissais jusqu’ici que la version de Johann Strauss du Beau Danube bleu, j’ai pu enfin l’approcher en vrai en suivant la Dunav Ultra, cet itinéraire tracé par Boris Begamov, cycliste et homme d’affaires avisé qui porte ce projet depuis dix ans maintenant (et dont je vous parlais déjà dans le précédent post). De Lom à Roussé pour ma part, soit environ 300km. En passant par Kozluduy, Oryahovo, Gigen, Nikopol et quantité d’autres villes et villages. Engrangeant les témoignages d’historiens et d’archéologues au passage. Sans oublier les rencontres impromptues puisqu’un cycliste ici en cette saison, forcément ça interpelle ! Avant ça, il y a eu la magnifique traversée de Vratsa à Belogradtchik en longeant la frontière Serbe puis la remontée vers la frontière roumaine. Parce que l’intermodalité est à la mode, parvenu au terme de mon itinéraire danubien, de Roussé j’ai pris un train jusqu’à Varna. Un train, oui, mais pas n’importe lequel puisque la ligne de chemin de fer Roussé-Varna est la première à avoir vu le jour dans ce pays (en 1866). Ce qui m’a épargné une liaison de 200km qui ne présentait que peu d’intérêt pour mon projet et me faisait gagner un temps précieux. À Varna, j’ai pu contempler les rives de la mer Noire avant de repartir avec mon vélo dont le compteur affichait 700km. Je suis donc désormais sur mon trajet de retour. Mais l’aventure n’est pas terminée puisqu’il me reste un peu plus de 500km à parcourir dans des conditions météorologiques euh… changeantes ! Et puis les journées sont courtes ici (il fait nuit à 17h). Ce qui ne m’a pas empêché d’enchaîner plusieurs journées à plus de 100km en terminant dans le noir mais, selon les routes empruntées, c’est une option que j’essaie d’éviter. Le tout en m’arrêtant plusieurs fois par jour pour découvrir un nouveau site, faire voler mon drone ou interviewer un nouvel interlocuteur. Il n’y a pas que le vélo dans la vie ! Après un nouveau bivouac du côté de Venchan, je serai probablement à Shumen à l’heure où vous lirez ces lignes. Je pense chaque jour à vous toutes et tous qui avez permis de rendre ce projet possible. À mon père également, à qui je parle régulièrement. Où qu’il soit, je lui serai éternellement reconnaissant de m’avoir communiqué l’envie de venir ici et d’essayer de tirer le meilleur de cette expérience. À bientôt pour de nouvelles nouvelles ! Olivier P.S : il y a d’autres photos sur le Facebook de « Mersi - le film », ou via ma page perso Voilier Méliès, n’hésitez pas à y jeter un œil, et soyons-y ami.e.s même si nous le sommes déjà :-)
Mes chers amis (car vous êtes mes amis désormais), me voilà enfin sur mes roues à faire ce pourquoi j’ai sollicité votre bienveillance et votre générosité. À savoir : pédaler et filmer dans ce beau pays. Parti ce matin de Sofia, je me trouve ce soir au pied de Gara Lakatnik, dans le canyon de l’Iskar, au terme d’une journée pluvieuse mais heureuse. 65 petits kilomètres qui m’ont conduit dans ce décor magique (dont mon père disait qu’il lui rappelait ses chères Dentelles de Montmirail), et où j’espère faire des vues aériennes demain matin si la météo le permet. L’Iskar, cette rivière tumultueuse se prêtant naturellement aux sports d’eau vive, j’ai eu la chance de trouver un abri adéquat pour cette première nuit d’itinérance : les locaux d’une société de rafting désertés (et pour cause, ce n’est pas la meilleure saison pour batifoler dans l’eau), dont la porte n’était pas fermée (d’ailleurs, il n’y avait pas de porte, seulement une palette posée en travers). J’ai jugé que ce serait un lieu plus agréable, et surtout plus sec que ma petite tente et si l’on ne m’en chasse pas dans la nuit, je devrais y dormir tranquille. Ce n’est certes pas chauffé (et il n’y a bien sûr ni eau ni électricité), mais mon duvet devrait me faire oublier les 5 petits degrés mesurés dans ma demeure de fortune. Et puis j'ai une vue magnifique sur l'Iskar et ça compense largement ces petits désagréments ! Autre chose : hier soir à Sofia, j’ai pu interviewer Boris Begamov. Un personnage important pour moi et pour un grand nombre de cyclistes puisqu’il est le créateur de la Dunav Ultra, un itinéraire de quelque 740 km qui longe le Danube d’Ouest en Est. Récemment salué par les guides Lonely Planet, son travail est doublement important pour notre film (car c’est aussi le vôtre, on est d’accord), puisqu’il me permet d’aborder la question d’un tourisme alternatif en Bulgarie, et accessoirement de me filer des conseils pour mon propre itinéraire. Touché par le projet « Mersi ! », Boris m’a demandé de l’informer chaque jour de ma progression en précisant qu’il était preneur de feed-back concernant ce périple qu’il considère autant comme un challenge -entendu qu’il y a peu de cyclistes à s’aventurer par ici en cette saison- que comme une aventure personnelle. Avant de me quitter, il a eu cette parole : « Désormais, nous serons deux à veiller sur toi : ton père… et moi ». J’ai évidemment été touché même si je me suis bien gardé de lui dire qu’il y avait également chacune et chacun d’entre vous :-) P.S : vous me pardonnerez cette photo tout à fait anecdotique prise quelque part entre Sofia et Svogué ce matin. Les abribus sont les meilleurs amis des cyclistes pour une courte pause lorsque la pluie est de la partie ! Je promets d’en publier de plus élégantes dans les jours prochains. D’ici là, portez-vous bien et soyez heureux !
- « L’hiver dernier, j’étais à Gabrovo et il est tombé un mètre de neige… » - « Tu sais, le nord de la Bulgarie est l’endroit le plus chaud en été mais aussi le plus froid en hiver. Les routes peuvent être verglacées. N’y va pas ! » Des pneus à clous. La réponse peut paraître exagérée mais c’est une précaution que j’ai choisi de prendre pour le cas où les prédictions de mes amis Lionel et Ivaylo viendraient à se réaliser. Ces pneus cloutés, dont l’usage peut sembler tout à fait exotique chez nous, ont depuis longtemps été adoptés par nos cousins Québécois. Je ne dis pas que je les utiliserai en première monte, mais c’est une option que je me réserve en cas de force majeure. Et tant pis s’ils alourdissent mon chargement sans que j’en ai l’utilité. Au point où j’en suis, on n’est plus à 1 kg près ! En attendant, je dois les roder sur 40km de bitume. La véloroute du Calavon fera une bonne piste d’essai en attendant mon départ, le 4 décembre prochain. Ça va piquer !
On parle de « Mersi ! » dans le dernier numéro du magazine Carnets d’Aventures ! Je me sens très honoré de voir mon projet figurer dans leurs colonnes. Hâte de reprendre mon vélo pour écrire (et surtout filmer) la suite ! https://www.expemag.com/
Il m’avait inspiré ce voyage en Bulgarie -il m’avait déjà tant inspiré avant !- la suite se fera sans lui. Mon père s’est éteint le 8 août après un long et inégal combat contre la maladie. Ses obsèques se sont déroulées aujourd’hui, sans tambour mais avec la trompette de Miles Davis, dont il était un fervent admirateur (et qu’il avait eu la chance d’apprécier en concert !). C’est ce morceau de Miles qui a accompagné son départ. Encore un départ donc, pour cet infatigable voyageur qui a su nous transmettre, à nous ses enfants mais aussi à ses élèves et à toutes les personnes qui ont eu la chance de voyager à ses côtés, mais un dernier voyage même si je ne doute pas qu’il m’accompagne encore, lorsque je me rendrai à nouveau en Bulgarie pour poursuivre la réalisation de ce film dont il m’avait tracé l’itinéraire et pour lequel il avait accepté de donner sa voix et prodigué ses conseils. Il y aurait tant a dire encore, sur son engagement, ses valeurs, son insatiable curiosité, sa capacité à s’émerveiller… Il va falloir apprendre à vivre sans lui, même s’il nous laisse quantité de documents dont la lecture s’avère au moins aussi passionnante que les récits qu’il a pu nous faire. Pour moi, c’est un pan entier de montagne qui vient de s’effondrer. Mais j’ai à cœur d’en rassembler les morceaux. Ce film en devenir en fait partie. Au travail ! Olivier https://m.youtube.com/watch?v=x5fIAnAox0k
Il y a parfois des événements qui décident à votre place, de votre place. Ce samedi 29 juillet qui aurait dû marquer le début de mon périple en Bulgarie a soudainement pris une autre tonalité. Si mon projet est toujours d’actualité, j’ai en revanche décidé de l’ajourner pour des raisons personnelles. Familiales. Et de le reporter à quelques semaines. À quelques mois peut-être. L’avenir nous le dira. Mon père, qui m’a inspiré ce projet et aidé à le concrétiser en me traçant un itinéraire et en prêtant sa voix à mon film, ne le verra probablement pas aboutir. C’est à mon tour désormais de l’accompagner au seuil d’un voyage dont nul ne connaît la véritable destination. Ma place n’est donc pas pour le moment sur un vélo à sillonner ce pays dont il a su me transmettre son amour, mais bien auprès de lui, entouré de ma mère, mon frère, ma soeur, ma compagne et mes enfants. Il y a des rendez-vous qu’on ne saurait manquer. Je tiens à honorer celui-là. Ce n’est pas un renoncement, juste un pas de côté. À chacune et chacun de vous qui m’avez témoigné votre confiance, merci de votre compréhension. Je reviendrai vous donner à toutes et tous, des nouvelles du projet lorsque la situation sera plus apaisée. Olivier
Le 18 juin 2022, un taxi bulgare me ramenait à l’aéroport de Sofia pour rentrer en France avec, dans mes bagages, un début de matière pour un film. Hasard du calendrier, un an plus tard jour pour jour, s’achève cette campagne de financement participatif lancée en mai dernier afin de me permettre de poursuivre ce projet. Dans quelques semaines, c’est donc un autre taxi qui me conduira au numéro 8 de la rue Bogovets où je dépiauterai soigneusement mon paquetage et remonterai mon vélo avant de repartir pour trois semaines d’itinérance. Et tout ça grâce à chacune et chacun de vous puisque, c’est officiel, la campagne Kisskiss est terminée et son dénouement est heureux ! Un grand grand merci à toutes et tous donc, qui avez permis que cette nouvelle étape se réalise. Un grand merci également à Sébastien de la coopérative culturelle Terra Incognita qui a joué les mécènes à la dernière minute pour que la cagnotte puisse être validée. Vous avez été aussi généreux qu’enthousiastes et vos soutiens autant que vos messages m’ont fait chaud au cœur. Je continuerai à vous tenir informé.e.s de l’avancée du projet mais vous avez d’ores et déjà ma sincère reconnaissance pour ce que vous avez permis. Pour des raisons qui me sont personnelles et que certaines et certains d’entre-vous connaissent, ce projet me tient particulièrement à cœur. Pour les autres, vous aurez tout loisir de le découvrir au fil des publications que je continuerai à vous adresser… et bien sûr dans le film lorsqu’il sera achevé. Dans l’attente de vous le faire partager et, qui sait, d’avoir l’occasion de vous remercier de vive voix lorsque nous nous rencontrerons, je vous souhaite à toutes et tous un bel été et autant d’amour et de témoignages d’amour qu’il m’en a été donnés au cours de cette campagne ! Blagodaria ! (cette autre façon de dire merci en bulgare :-) Olivier
On ne prépare pas un vélo avec autant de soin pour confier ses roues à n’importe qui. Or, il se trouve que j’habite le même village que « Gassou », le sorcier du VTT de la grande époque, celle de la French Connection, lorsque les frères Taillefer effrayaient la concurrence sur les circuits mondiaux. Je suis donc arrivé chez lui par une belle soirée de mai, avec mes jantes dans une main et mes rayons dans l’autre. Le rayonnage est une opération fastidieuse. Et relativement coûteuse. « Tes roues sont prêtes !». Hier soir, bravant la pluie (il n’a jamais autant plu dans le Vaucluse que ces derniers jours, mais qui s'en plaindrait ?), j’ai traversé le village pour récupérer mes précieuses Mavic A719. Refusant de se saisir des 120 euros que je lui tends, le Gassou s'empare d'un feutre sur l’établi et écrit « pneu » sur l’un de mes billets avant de me le rendre. « Avec ça, en cas de crevaison, tu pourras t’acheter un nouveau peuneu (on est en Provence :-) Considère ça comme du sponsoring ! ». Merci l’ami !
Les voyages en train ont ceci de pratique : ils me permettent de rattraper le retard de lecture accumulé par manque de temps ou par paresse. À l’aller j’ouvre enfin le livre de Stephanie Bodet, qui me transporte littéralement et que j’achève dans la semaine, tant par la grâce d’un travail qui me laisse quelques moments de répit que par l’éblouissement qu’il procure et dont on a franchement du mal à se passer. Au retour, je me plonge dans « L’écho du lac », de Kapka Kassabova, cette autrice bulgare dont le premier ouvrage, « Lisière » m’avait captivé. Deux femmes, deux récits de vie, deux univers et un même plaisir pour moi ! Si le lac d’Ohrid dont il est question se situe en Albanie et non en terre bulgare, il se trouve néanmoins qu’une commune éponyme émerge sur la carte, non loin de mon futur itinéraire, quelque part entre Vratsa et Belogradchik. Pour le symbole et comme un clin d’œil à cette écrivaine dont j’aime tant le travail, je me promets d’y passer :-)
Dans deux mois, je serai sur les routes bulgares à pédaler du Nord-Ouest au Nord-Est. 1200 km à peu près. C’est pas la mer (Noire) à boire mais faudra quand même appuyer sur les pédales. Et filmer. En attendant, je profite d’une semaine de boulot à Paris pour retrouver mon père et revenir avec lui sur le futur itinéraire. Extrait : - « Après le canyon de l’Iskar je m’arrête à Iskretz ? » - « Pourquoi tu veux t’arrêter à Iskretz ? » - « Je sais pas, c’est le village où est née Sylvie Vartan, non ? » - « On s’en fout de Sylvie Vartan »
Un focus sur le projet, paru dans le Dauphiné Libéré / Vaucluse Matin. Merci à Anne-Catherine Cécillon pour son écoute et son regard !
C’est le titre d’un ouvrage de référence pour qui s’intéresse au vélo (Louis Nucéra - 1987). Mais c’est aussi comme ça que je considère chacune des 72 petites tiges d’acier inoxydable qui viennent de m’être livrées et qui vont équiper les jantes du vélo que je prépare pour mon périple bulgare. Ces roues sont des voyageuses nées : de solides Mavic A719 que s’apprête à rayonner l’ami Gassou. Un boulot fastidieux qui nécessite des compétences, un talent même, que je n’ai pas. En vous impliquant pour permettre à cette histoire d’être filmée et racontée, vous êtes, chacune et chacun, un de mes rayons de soleil. Mais aussi un maillon essentiel de cette chaîne… de solidarité !
Dans ma frénésie de partager ce projet pour le voir aboutir, j’ai adressé plusieurs mails à des associations et institutions franco-bulgares. Parmi celles-ci, l’association Provence-Bulgarie. Passé le moment de surprise, la réponse de sa présidente m’est allée droit au cœur. En voici un extrait : "Bonjour Olivier, Votre père nous avait parlé de vous lorsqu'il passait nous voir en Provence. Il nous avait fait l'honneur d'animer différentes conférences, de nous fournir de super articles pour notre modeste journal : lorsqu'il séjournait chez nous, mon mari et moi goûtions avec plaisir à ces échanges ! Si je peux vous être utile ainsi que les contacts de mes amis bulgares, dites-le moi ! Ce sera avec plaisir. Je vais partager sur Facebook votre kisskissbankbank... N'oubliez pas d'embrasser votre père pour moi" Je me sens accompagné, porté même, dans ce projet, par des gens que je ne connais pas toujours mais que je sens touchés par les images et le propos de ce film en devenir. Et c’est bon.
Mon projet de financement participatif à peine lancé, je voyais mon frère et ma sœur se mobiliser, l’un auprès de ses réseaux, l’autre auprès de ses ami.e.s. L’une de ces amies justement, touchée par le message du film, se propose alors de relayer l’info auprès d’une galeriste niçoise de sa connaissance qui, se souvient-elle, a bien connu un célèbre artiste bulgare. Un artiste dont le nom ne m’est pas étranger… Lors de mon premier séjour là-bas, je me suis en effet rendu à Chirpan, à la fondation Nikola Manev, où tout avait commencé pour mon père, vingt-deux ans plus tôt. En effet, c’est en répondant, en l'an 2000, à l’invitation qui lui était faite d’assister a l’inauguration de cette fondation que mon père a fait pour la première fois le voyage en Bulgarie. Autant dire que c’est un peu grâce à Nikola Manev que tout a commencé ! Mercredi, l’amie sus-nommée appelle donc sa galeriste qui lui répond inaugurer justement le soir-même une exposition Manev. À ce stade, ce n’est plus de la synchronicité, c’est juste un énorme clin d’œil du destin ! Sur place, elle prend quelques images, dont une d’un tableau sobrement intitulé… « Senlis »*. Des fois, j’aimerais bien savoir qui est aux commandes, là-haut... Merci Maria, pour t’être fait le relais de mon film et pour les photos de ce vernissage à la galerie Lehalle - Pascale Courbot. *Senlis est le nom de la ville où je suis né, où j’ai grandi et où réside toujours mon père.
Je commence à assembler le vélo sur lequel je pédalerai en Bulgarie : ce sera un Dawes, modèle Galaxy Tour. Un vélo anglais « à l’ancienne », datant de la fin des 90’s et déniché il y a quelques mois dans le Gard. Première étape : nettoyer le cadre, faire un peu de mastic, passer une couche d’apprêt et procéder aux retouches de couleur partout où c’est nécessaire. La petite cour de notre SCOP est bien utile pour éviter de s’intoxiqu… pour ce genre de travaux ! Bientôt les images de mon futur destrier complet !
J'ai passé quelques jours à Senlis, dans la maison familiale. Avec mon père nous avons reparlé du prochain itinéraire. Tout se fera à vélo bien sûr... mais je vais naviguer un peu, aussi. Sur le Danube. J'aime bien l'idée que mon voyage soit un peu "multimodal", comme on dit 🙂